Les Maîtres du Sud... [Djerûn Khän attendu]

Et maintenant, Djerûn Khän. Une autre paire de gants.
Car Vorian n'était rien comparé au souverain du pays de Khan, beaucoup plus teigneux et déterminé. Et je savais que si j'avais réussit à envoûter Vorian à grands renforts de séduction et de belles paroles, il n'en serait pas de même pour Djerûn. Il était bien plus calculateur, plus stratège, plus sage, que le Prince d'Extrême Harad. Ainsi, pour le convaincre que Mes idées étaient les bonnes, il allait falloir s'accrocher.
Mais je n'était pas femme à me laisser abattre. Je devais rallier Djerûn à ma cause. Et pour cela, je devais absolument mettre absolument toutes les chances de mon côté.

Voilà pourquoi je tergiversai depuis une bonne heure devant mon miroir. J'étais parfaite, comme toujours, mais j'avais l'impression que j'avais quelque chose d'inhabituel. Bizarre. J'avais envoyé un garde me chercher Khän, aussi je me doutai qu'il n'allait pas tarder. Une dernière fois, tout en vérifiant que ma robe soit bien lisse et que mes cheveux soient brillants, je récapitulai les arguments que j'allais lui servir.
Je ne comptais pas le duper. Je voulais parler franchement avec lui. Il était le plus fort, à part moi, des souverains du Sud. Pardon pour les autres mais entre un fanatique du Grand Oeil et un Prince qui perd son royaume pour les charmes d'une femme, le Sud ne volait pas bien haut en matière de puissance.
Heureusement, il y avait Djerûn et moi. Malins, stratèges, calculateurs, intelligents, intrensigeants, confiants, séduisants... Nous avions pas mal de point commun.
Mais il n'en restait pas moins terriblement éxaspérant et révolant d'insolence.
Néamoins, j'allais tenter de me montrer un peu plus patiente que la dernière fois. Lors de notre dernier échange, le ton avait monté, la tension également et nous nous étions bien mal quitté.
Je devais prendre sur moi et éviter de lui mettre ma main à la figure s'il me résistait.
D'autant que monsieur avait le sang chaud, et je ne pourrais pas le gifler comme je pourrai gifler Kyros ou n'importe quel Haradrim. Ou n'importe qui. Car Djerûn n'était pas n'importe qui.

Soudain, on frappa à la porte et je me décrocher de mon miroir avec un soupir de regret. Quitter mon reflet, quelle sensation déchirante! Je lançais un "Entrez" volontairement désinvolte en m'affalant sur un sofa de soie rouge et or, en face de mon gigantesque miroir.
Djerûn pénétra alors dans la pièce de son habituelle démarche assurée et tranquille. Rien qu'à le voir, je tournai de l'oeil.
Il était aux envrions de huit heures du soir, le Soleil se couchait. Et je me rendis alors compte que j'avais passé une journée spécialement éreintante. J'allais à présent devoir "négocier" avec l'homme le plus têtu de tout le continent. Sans me décourageais pour autant, j'invitai d'un geste vague le Seigneur de Khand à prendre place face à moi. Il s'exécuta et nous nous fîmes face, ne nous quittant pas des yeux. Belle entrée en matière, la tension était déjà palpable.
Me rappelant alors de ce dont je devais lui parler, je lui adressai mon sourire éblouissant avant de déclarer de ma voix suave et envoûtante:

"Alors, Djerûn... Je crois que nous nous sommes quittés assez froidement, hier, non? Comme je vous l'avez dit, j'ai bien réfléchis. Et de nouveaux éléments entre désormais en ligne de compte. Figurez-vous que j'ai rencontré le Roi Vorian d'Extrême Harad, et il a lui aussi en tête une idée de coalition. Peut-être ai-je finalement eu tord de tenter de vous assassinez! Mais trêve de plaisanterie, cette solution est peut-être la bonne.
Mais, je n'ai pas changé d'avis. Il faut un leader, un chef à ce genre d'organisation, ou bien ce sera l'anarchie. Et comme vous le savez, je veux ce rôle, sinon c'est non pour moi. Car en se réunissant sous la bannière d'une même personne, nous serons plus unis encore. Il n'empêchera pas que vous aurez un pouvoir, Djerûn. Je crois que nous devrions cependant écarter Brodda de ce projet. C'est trop risqué par bien des aspects à l'égard de Mordor, et il ne saurait renier son maître. Aussi je propose une alliance entre Khand, Harad et Extrême Harad.

Et si vous tenez toujours a vote pour élire un Chef... C'est d'accord. S'il n'y a que cela pour vous faire plaisir..."

Je me tu quelques instants, jetant un regard flamboyant à Djerûn. J'attendi la réponse du Roi de Khand, bien que je me doute qu'il allait rejeter l'idée. Ou il allait critiquer, ironiser... Bah, il ne supportait pas d'être dominé, voilà tout.

[ Désolée, RP vite fait, j'éspère que ça ira, pour un début.]

Djerün avait beau être le roi de Khand, il n'en restait pas moins mortel... dans les deux sens du terme, mais c'est le fait qu'il puisse facilement être agressé qui ennuyait Arakasi au plus haut point. Ainsi, le vieil assassin s'était fait la réputation du "chien de guerre" du seigneur de Khand... On le retrouvait partout où allait son seigneur et ancien élève... même dans des conversations privées. La seule chose qui aurait pu le faire quitter le Khan aurait été que celui-ci le lui ordonne explicitement.

Ainsi, alors que son seigneur discutait, Arakasi se tenait à la porte, de côté, dans l'ombre d'un pilier. Il était à distance raisonnable des deux souverains, ce qui assurait les agents d'Haryanna qu'il ne cherchait pas à agresser la reine, mais il était dans le même temps attentif à toute irruption possible...

La nuit avait été calme pour le Roi de Khand. Même si dormir sous le même toit qu'une femme qui avait envoyé son assassin personnel pour le tuer, Djerûn restait serein mais il sentait la situation lui échapper. Il avait entendu dire que le tout jeune roi Vorian était là aussi. Ce gamin allait craquer face à cette beauté, le Khän l'aurait parié. Lui, était parvenu à résister au charme de la Reine de Harad, cette femme valait bien dix hommes politiques... Elle ne lâchait jamais rien et avait toujours le dernier mot. Djerûn devait être la première personne depuis longtemps à avoir osé lui résister. Peut-être le seul. C'était terrifiant, Haryanna était d'une rare beauté et à la fois d'une poigne de fer tel un être sans coeur. Telle une gorgone, au premier regard elle voulait figer comme une statue et vous manipulait à souhait. Mais Djerûn n'avait pas été dupe. Il avait su s'en tirer même si sa proposition avait été évidemment rejetée.

Ce fut donc sans grand espoir que le Khandéen se dirigea le lendemain vers les appartements de la Reine du Harad. Toujours accompagné de sa deuxième ombre, Arakasi veillait sur lui tel un père protecteur mais silencieux. Son mentor resta à l'entrée de la chambre, s'appuyant contre le mur, observant muet telle une statue mais vigilant tel un lion prêt à bondir. Djerûn et Haryanna confrontèrent leurs regards et se jaugèrent. Aucun ne baissa les yeux, selon les apparences aucun le reculerait... mais les apparences pouvaient être trompeuses... Le Khän écouta la reine commencer à parler et fut alors supris de l'entendre reparler de cette idée de coallition. Mais ses conditions restaient les mêmes. Être la dirigeante.

Si Djerûn en voyait l'utilité, il pouvait demander un vote. En lui-même, le Roi éclata de rire, avec Vorian dans sa poche, Djerun avait perdu d'avance. Non, s'il voulait gagner la confiance d'Haryanna, il devait agir plus subtilement que cela. C'est pourquoi son rire resta intérieur, le Khän demeura étonnemment calme de l'extérieur. Son sourire assuré n'était plus là. Sa mine était semble-t-il plus sérieuse. Semblait-il...

" Très bien. J'accepte. "

Ces mots résonnèrent comme un jugement dernier, une décision irrévocable. Djerûn cédait devant Haryanna. La Reine serait la dirigeante de l'Alliance.

" J'accepte à une seule condition qui vous semblera évidente, je l'espère. Au Khand, c'est Moi qui dirige. Mon peuple n'aura pas à vous rendre de compte. Mes soldats non plus, mes forces spéciales et Arakasi non plus. Seule ma personne sera votre sujet lors des actions de l'alliance. Le Khand est Mon Royaume. "

Là aussi, Djerun avait parlé de façon claire. Lui aussi pouvait-être intransigeant. Il règnerait toujours en maître sur le Khand.

Le Khand se pliait donc au Harad. Pliait mais ne rompait pas. Obéirait mais ne s'immolerait pas pour lui. Le Khand acceptait mais Djerûn Khän souriait malgré tout pour lui-même comme à son habitude mais cette fois-ci en secret, il attendait simplement son heure...

Mes yeux noirs et flamboyants s'agrandirent imperceptiblement lorsque mon homologue de Khand déclara accepter mon autorité. Certes, il n'avait pas tellement le choix. Car avec Vorian à ma botte, il avait perdu de toutes façons. Cependant, j'étais très étonnée qui se pliât si facilement à mes exigences. Le Khän n'était pas homme à céder si rapidement. Il était le seul qui m'avait jamais résisté.
De plus, il était malin, très malin. J'avais donc toutes les raisons de me méfier de lui. Ce que je fis. Si je pouvais avoir une entière confiance en Vorian, qui rampait à mes pieds, Djerûn était différent. Même si j'étais très jeunes et une nouvelle venue dans le paysage politique du Sud, je valais bien plus que nombres d'autres Seigneurs puissants et intelligents...Réunis.
Donc, un simple "oui" ne me suffisai pas.

Bien entendu, ma pensée que Djerûn Khän était décidément têtu fut lorsque il prononça ses conditions, à lui aussi. Cela n'allait pas du tout! Il voulait garder le Khand, certes, certes. Comme si j'allais absolument vouloir ce bout de terre desséchée... Mais non. Ainsi formulé, je n'avais aucun droit sur le Khand. Et puis que signifiai "lors des actions de l'Alliance"? Frustrée, je me levai d'un bond. Cela sonnait faut! Je voulais régner sans partage sur tout le Sud... Pas sur un seul homme! Pas n'importe quel homme, mais qu'importe. Je voulais que le Khand soit à moi par l'intermédiaire de Djerûn, à moi toute seule! Que son Roi m'obéisse au doigt et à l'oeil. Mais je sentais qu'il y avait anguille sous roche.
Ses termes étaient dit de manière étrange, subtile. Ce n'était pas "clair" du tout.
En tous cas, le résultat était simple, si j'acceptai les conditions: Raté! Le Sud ne serait pas à Moi, puisque le Roi voulait garder son territoire!

Et cela, c'était absolument intolérable et hors de question. Il m'exaspérait. Il contrecarrer mes plans. Aussi, je lui lançai d'une voix glacial:
"Non, ça ne va pas du tout. Ça ne me plaît pas du tout, cette histoire. Alors premièrent, votre garde du corps est prié de sortir parce que c'est une discussion privée et que je n'ai aucun garde ici, de plus, je voudrai pouvoir m'énerver et vous hurler dessus à ma guise.
Deuxièmement, je crois que vous n'avez pas bien compris que si j'ai tenté de m'emparer de Khand par la force, c'est que je le veux.
Troisièmement, faire de vous mon sujet "lors des actions de l'alliance" ne m'intéresse pas du tout.
Et pour finir, vous êtes l'homme le plus énervant que je n'ai jamais rencontré!!"

[Djerûn, très cher à toi ]

Les yeux gris d'Arakasi étincelèrent lorsque la reine de Harad mentionna l'idée d'attaquer Khand. Sa main était toujours posée sur son poignard, mais il attendait. Pas de signe de son roi, il ne se retirerait donc pas.

Mais lorsque Haryanna parla de lui, il recula doucement d'un pas, dans l'ombre, contre le mur, près de la porte. Si Haryanna y tenait, il sortirait... mais seulement si son roi le lui demandait.

Une fois qu'Haryanna eut terminé de parler, Djerûn se leva en un clignement d'oeil, modeste démonstration de sa vitesse. Ses journées entières d'entrainement intensif avec Arakasi avaient porté leurs fruits. Les poings serrés le long de son corps, il sonda l'esprit d'Haryanna sans la quitter des yeux pendant quelques instants puis fit quelques pas dans la pièce comme réfléchir à ce qu'il allait dire. Car ce qu'il allait dire, allait décider de l'avenir du Sud. Il le savait, il le sentait. Mais pouvait-il faire autrement ?
Dos à la Reine, il esquissa un sourire en direction d'Arakasi. Un sourire déçu. Arakasi devait le voir. Djerûn était déçu. Haryanna n'avait pas l'intention de faire du Sud une région de paix et l'égal des Peuples libres, non. Elle ne servait que ses intérêts. Ses propres intérêts. Le pouvoir, toujours plus de pouvoir. Et le Khän qui croyait que la Reine serait compréhensive. Il aurait du comprendre le contraire depuis la tentative d'assassinat.

" Très bien. Mon conseiller va sortir sur le champ. Mais je vais l'accompagner. " dit-il tout en se retournant vers Haryanna.

" Vos manigances n'ont aucun effet sur moi. Je ne me rallierai pas à une femme possédant un ego encore plus gargantuesque que les hommes les plus mégalomanes de cette terre. J'avais cru vouloir m'allier à une femme intlligente, c'est à une femme avide de pouvoir personnel que j'ai failli m'allier. Vorian est à vous, soit. Pauvre gamin... Il devra se méfier car la belle rose lui fera bientôt gouter de ses épines. "

Djerûn s'avança pour la dernière fois vers Haryanna, seul un petit mètre les séparait. Le corps sensuel de la puissante reine proche de celui de Djerun tout de muscles était une image pleine de contraste et avec le soleil en fond, cela rajoutait à cette scène quelque chose de terrifiant. Les deux puissants du Sud si proches et si éloignés à la fois. Le Khän pencha alors sa tête vers l'oreille de la Reine, sentant son doux parfum, il lui glissa ces quelques mots :

" Si belle et si dangereuse. Splendide mélange. Dommage que nous ne voyons pas le Sud du même point de vue, ma reine. Cela aurait pu donner quelque chose de grand, de très grand. Mais peut-être nous reverrons nous, sur un champ de bataille ou dans une chambre, l'avenir le dira. Aurevoir ma reine. "

Puis Djerûn Khän fit demi-tour et -suivi par Arakasi- passa l'encadrement de la porte de la chambre d'Haryanna. Et avant de disparaître, regarda une dernière fois cette reine unique avec un sourire dont lui seul avait le secret...

Ce sourire... Ce sourire si énervant, inoubliable et fascinant. Son sourire. En deux jours à peine, je m'y étais tant habituée. Et peut-être était-ce la dernière fois que je le voyais me sourire ainsi. Peut-être même était-ce la dernière fois que je le voyais. Si je suivais mes plans, j'écraserai le Khand, avec l'appui de Vorian. Alors, ce serait un massacre et personne ne serait épargné.
Mais je n'en avait plus envie. Je n'avais pas non plus envie qu'il parte... avec une fausse image de moi. Narcissique, peut-être. Mégalomane? C'était plus subtil. Non! Hors de question qu'il s'en retourne avec de moi l'image d'une belle femme à l'égo monstrueux!
Ehoh, Haryanna! Pourquoi attaches-tu tant d'importance à l'avis de cet individu? Aucune idée.
Toujours est-il que mon coeur dérailla affreusement alors que Djerûn était sur le point de partir. Nouveau coup du sort, je sentai que la situation m'échappait. D'un coup, j'allais perdre l'appui de ce Roi si intelligent et de cet homme unique.

"Non! m'écriai-je soudain, sans même réfléchir. Non, attendez... Je voudrai encore vous dire quelque chose."

D'un geste, j'intimai à Djerûn de me suivre sur le balcon. C'était ma dernière chance de garder le Khand... Et Djerûn. D'un côté, je savais qu'il avait raison de se battre pour son royaume. J'avais été odieuse en lui demandant, en gros "Tient Djerûn, donnez moi votre royaume sinon c'est la guerre." Il avait reffusait, j'aurais du le laisser partir et lui déclarer la guerre. Je n'étais pas dévorée par ma conscience, je mettais mes actes sur le compte du prix de la libération du Sud.
Mais c'était différent.
Ce n'était pas seulement la Reine, servant ses interêts, qui voulait que le Roi reste pour accomplir ses desseins hors de portée. C'était aussi la femme. J'en avais vu défiler des hommes, mais personne ne m'avait jamais tenu tête et personne n'était aussi captivant que lui. Qu'est-ce qui me prenais? Allez savoir.

Arrivée sur le balcon, surplombant les jardins et le Soleil rouge se couchant déjà, je m'accoudai au la rembarde. A ma plus grande surprise, Djerûn m'avait suivi. Il s'appuya lui aussi à la rembarde alors que je remettai un peu d'ordre dans mes idée. J'avais tout à gagner mais aussi beaucoup à perdre. Comment allais-je présenter cela? Bon, je me lançai. Je me tournai vers Djerûn.
"Bien. Je vais vous expliquer quelque chose, pour clore la question pour de bon. Vous choisirez ensuite ce que vous voudrez faire, en toute connaissance de cause. Je laisse tomber le masque, qu'en pensez-vous? Et ce n'est plus la Reine qui vous parle."
Joignant le geste à la parole, je retirais d'un geste délicat la tiare sertie de rubis dans mes cheveux noirs et la jetais par terre.

"Je ne veux pas que vous ayez de moi cette image fausse. C'est une idée tellement répandue... Haryanna de Harad, la mégalomane prête à tout pour le Pouvoir, seulement le Pouvoir. C'est tellement aveugle de penser cela de moi. En effet, je veux le Pouvoir. Si je pouvais êtres Reine de l'Univers, je le deviendrai. Mais ce n'est pas le Pouvoir pour le Pouvoir qui m'intéresse.
Me hisser au sommet d'un Empire qui personne ne pourra défier ni asservir, c'est mon rêve. Toute ma vie jusqu'à ma montée sur le Trône de Harad, on m'a toujours opressée, reniée, méprisée et asservie. Je n'ai jamais supporté cela. Et il se trouve que le Sud était dans la même situation que moi, asservi par Sauron et dominé par le Mordor. Et comme le Sud, j'étais une rénégate. Alors j'ai décidé de faire cesser cela. J'ai choisi de me relever et je savais que je pouvais emporter tout un Empire dans mon sillage et inverser la tendance.
Maintenant, je suis Reine. Avec encore un peu de puissance, je pourrai renverser ceux qui font du Sud une réserve militaire. Ainsi, le Sud sera affranchi et libre. Si je le pouvai, je détruirais celui qui a briser mon enfance, mais il est déjà six pieds sous terre, le pauvre.
Je veux être libre, c'est tout. Et je veux que le Sud le soit aussi. "

J'en avais les larmes aux yeux. Il y avait si longtemps que je n'avais pas parler avec une telle sincérité. Il y avait si longtemps qu'Haryanna, juste Haryanna, ne s'était pas exprimée. Comme c'était bon. Je ne pu m'empêcher de sourire en jetant un coup d'oeil au splendide décore devant nous. C'était magnifique et magique. C'était le moment où jamais de rattraper mes erreurs aurpès de Djerûn. Il n'avait pas dit mot.
Quittant les jardins des yeux, je rapportai mon regard sur lui et m'approcher de ce géant. Du haut de mon déplorable mètre 60, je fixai Djerûn, levant la tête. Il me regarda aussi, avec son habituelle mine impassible, tandis que je posai mes mains sur son torse parfaitement structuré avant de continuer mon monologue.
"Et je suis cette femme intelligente à qui vous pensiez vous alliez. D'ailleurs, je vous propose autre chose: Vous et moi, le Khand et le Harad. A la tête d'un Empire, le Sud. Je ne sais pas tant pourquoi je suis prête à partager avec vous. Peut-être parce que je ne veux pas vous voir partir... Je ne m'incline pas! Mais j'ai besoin du Khand. Et de vous."

Le Khän n'en croyait pas ses oreilles !

Djerûn avait suivi la Reine du Harad jusque sur son balcon une nouvelle fois. Cette femme n'était pas comme les autres. Elle était spéciale. Elle était forte, intelligente. Et elle était belle par dessus le marché. Bon Dieu, Djerûn cette femme a failli te faire tuer et tu es encore là à l'écouter te parler de ses projets grandioses. Réveille-toi Dom Juan !

Mais le rêve était si doux... pourquoi se réveiller maintenant ?

Le Seigneur de Khand écouta Haryanna lui dévoiler ce qu'elle avait sur le coeur pendant de longues minutes. Les mains de Djerûn s'étaient crispées, elles étaient moîtes. Haryanna se rapprocha de lui. Le désir monta, le désir de l'enlasser très fort, de la serrer contre lui, de l'embrasser. Ses yeux bleus plongèrent dans ceux de la reine de Harad. Les mains d'Haryanna se baladèrent sur son torse, sous lequel son coeur s'accélérait incroyablement vite. Pendant un instant, il oublia le monde. Son royaume, la guerre, tous les soucis de l'univers n'étaient plus rien à présent.

Il passa ses mains sur les hanches de la belle Haryanna. Djerûn sentit qu'elle tressaillit à leur contact. Un sourire bienfaisant illumina le visage du jeune khandéen. Ainsi, elle semblait l'apprécier plus qu'il ne le pensait. La Reine avait laissé la place à la femme.

"Tout le monde a besoin de quelqu'un à un moment où un autre. Même les plus forts ont besoin des plus faibles. Les riches des pauvres et une femme... "

Il s'arrêta lorsqu'il vit le regard profond d'Haryanna qui l'observait sans arrière pensée. Le Khän faillit bafouiller.

"... et une femme d'un amant."

Alors que ses mains entouraient désormais la taille d'Haryanna, il l'attira davantage vers lui. Leurs corps entrèrent alors en contact, leur chaleur corporelle se mêla à celle de l'autre. Et Djerûn posa ses lèvres fines sur celles de la belle Haryanna.



[Désolé c'est court ]

Oui, un amant. Un seul amant. Une paire de bras dans lesquels me blottir, un regard dans lequel me noierai, un sourire devant lequel je fondrai, un torse sur lequel je pourrai me reposer, une bouche que je pourrai embrasser.
Quelle étrange perspective était celle de voir un avenir se dessiner devant soit! Un avenir où on ne serait pas seule, mais aux côtés de quelqu'un. Mais pas n'importe qui. Djerûn Khän, s'il vous plaît.
Lorsque il m'embrassa, ou même qu'il me toucha, je su que c'était lui. Mon coeur enchaînait les déboires, cumulait les ratés. C'était si évident et pourtant si insensé.
Évident, car nous nous complétions comme nous nous ressemblions. Intelligents, stratèges, jeunes, beaux, puissants, fiers nous avions tout cela en commun. Et nous étions aussi différents, mais complémentaires, il avait la sagesse, j'avais la témérité, il était raisonnable, je voulais toucher le Ciel, il avait un sens de l'honneur admirable, j'avais la ruse...
D'un autre côté, dans un coin de mon cerveau, la Reine Haryanna me hurlait que je m'étais promis de ne jamais aimer pour de bon un homme. Les sentiments n'avaient rien à faire dans la vie d'une Reine comme moi.

Je continuai de me demander si je ne faisais pas erreur. L'Amour était un jeu dangereux, bien plus que n'importe quoi d'autre. Surtout entre deux puissances croissantes. Je connaissais assez la séduction pour me méfier de ses dessous. J'en avais trompé, des hommes. Le plus récent en date étant Vorian. Alors comment m'assurer qu'il n'y avait aucune manipulation, en Djerûn? Était-ce l'homme ou le Roi?
Je fus coupée dans mes réflexions lorsque notre long et langoureux baiser s'acheva, je gardai mes mains fines posées sur le torse de Djerûn alors que lui laissait ses mains autour de me taille, me serrant contre lui dans une étreinte protectrice.
C'était un instant magique et pourtant étrange, un peu irréel. Pensive, je posai mon visage contre la poitrine du Roi de Khand et regardai le Soleil flamboyant plus que jamais. L'éclat doré et rougeâtre qui illuminait toute la citée m'aurait donné envie de sourire, satisfaite, en un autre moment. Mais je ne ressentis que ma gorge se nouer, en songeant à ce que Djerûn m'inspirait.
Qu'allait-t-il se passait, à présent? Question complexe. Et pour une fois, je n'avais pas de réponse. Enfer et damnation!

Comme s'il avait remarqué que je me crispai, Djerûn releva mon visage vers lui. Je ne baissai pas les yeux, au contraire. Je soutins son regard, attendant qu'il se détourne. La manipulation était décelable lorsque on ne regarde pas l'autre en face. Par expérience, je savais que je ne regardai jamais aucune de mes victime dans les yeux.
Mais lui soutint bravement mon regard craintif et soupçonneux. Ses yeux bleus si purs, sincères et bienveillants me fixaient de leur regard perçant. Ce regard qui semblait voir au plus profond de vous, lire en vous comme dans un livre ouvert. A tel point que c'en était un rien terrifiant.
Il ne se moquait pas de moi. Si ses yeux le disait, le coeur que je sentais battre dans sa poitrine était encore plus explicite.
Certes, il nous faudrait du temps, surtout à moi, pour nous abandonner l'un à l'autre. Certes, nous apprivoiser mutuellement serait impossible car nous étions deux indépendants. Certes, tout allait se compliquer. Mais ce n'était pas si important.
J'étais avec lui, alors rien n'étais important.
Mes doutes disparurent, j'adressai à Djerûn un regard passionné qui me surpris moi-même. Il me le rendis, accompagné de son sourire qui me rendais folle.

Le tableau était étrange, à la lumière du crépuscule. Sur arrière plan de plan de palais oriental se tenaient deux êtres. Une homme, une femme. Ils étaient différents, par bien des aspect. Lui avait les yeux bleu, était immense, musclé, était droit et sincère. Elle avait les yeux noirs, était toute petite, fine et fragile, était intransigeante et sincère, aussi. Ils s'enlaçaient.
Cet homme, cette femme, c'était nous.
Qui l'eut cru?
Animée d'un soudain sentiment de bonheur, je fis courir mes doigts dans le dos du Khän.
"C'est insensé." Soufflai-je, ce à quoi Djerun répondit par une caresse sur ma joue.
Quelques instants, je réfléchis. Mmh. Une question me titillai.
"Et maintenant...?"

Djerûn, allô la Terre.

Pendant plusieurs minutes les deux âmes restèrent en silence, ne voulant pas rompre cet instant. Le parfum envoûtant semblait empêcher Djerûn de se défaire de cette étreinte passionnelle. Haryanna était une femme d'exception, d'une rare intelligence et d'une beauté terrifiante, le Khän le savait bien. La Reine sortit le Roi de ses pensées par deux mots, deux mots simples mais qui étaient si importants.

"Maintenant ? La paix, je veux la paix pour le Sud. Faisons la paix et unissons ce Sud qui en a tant besoin... Notre couple inspira la crainte et le respect. Rhûn est mon allié, il deviendra le tien, l'Extrême Harad est ton allié, il deviendra le mien. Il ne manque plus que l'Umbar pour être les Maîtres incontestés du pays. Ensuite seulement, nous agirons au Nord..."

Djerûn écarta son visage de celui d'Haryanna suite à ses paroles et tout en lui caressant les hanches, il lui lança son sourire rassurant que la Reine connaissait de mieux en mieux. Djerûn ne la quittait plus des yeux, il était fou d'elle et se demandait toujours comment cette femme avait pu l'attirer, lui le solitaire dont les seules conquêtes féminines de sa vie étaient les courtisanes qu'on lui amenait au palais.
Leurs corps entraient à nouveau en contact, s'il le pouvait le Khän aurait souhaité ne jamais la relâcher, la laisser s'éloigner de lui. Il ne pensait qu'à elle, ne voulait qu'elle et n'aimait qu'elle.
Quelle étrange sensation, pensa-t-il. Est-ce ça être amoureux ?

"Haryanna...

Les yeux bleus du Roi plongèrent à nouveau dans les yeux noirs de la Reine. Djerûn sut alors qu'il l'aimerait pour toujours.

... je t'aime."

Elle sera sa Reine, il sera son Roi, à eux deux rien ne leur résistera.