L'emprise d'une Femme... [Vorian attendu ;)]

Dès l'instant où je sortis du Palais, une légère brise caressa mon visage. La lumière rosée du Soleil couchant envoyait en même temps sur moi une lueur un peu surnaturelle, faisait étinceler ma robe, mon visage et mes cheveux. Avançant d'un pas, je profitais un maximum de la vue absolument incroyable de mes jardins, plantés en plein milieu d'un pays aride. J'avouais que la construction de ce parc avait été un caprice personnel. Avant mon arrivée au pouvoir se tenait ici une grande place, une simple place couverte d'un dallage sec et usé.
J'avais donc décidé de faire de cet endroit des jardins. Étrange idée, non? On avait retiré les pierres au sol et planter divers types de végétaux. Il était vrai que la végétation'était vraiment pas florissante en Harad, mais j'avais réussit à importer tout un ensemble d'arbres, d'arbustes, de fleurs etc... Des plantes supportant le climat du Sud étaient on ne peut plus difficiles à trouver, mais pour mes beaux yeux n importe qui irait me chercher n'importe quoi.
Le majeure problème auquel nous étions confronté était l'irrigation. Le Harad étant un pays très sec, les médisants avaient fortement critiqué ma soudaine envie de fleurs, mais l'idée avait finit par passé.
Mon parc avait mis un certain temps à être construit, mais cela valait vraiment la peine.
Les allées de pierre blanches serpentaient entre les plantations aux couleurs pâles avec un charme indéniable et étrangement serein. Quelques arbres portaient en leur feuillages quelques jolie et minuscules fleurs blanches, une petite touche de féminité apportée à ce Palais.

D'un pas sautillant et enchanté, je m'élançais entre les arbres, courant à droite à gauche, comme une enfant. Mon parc était vraiment ravissant, harmonieux. Mais n'avaient rien à voir avec les jardins des terres elfiques, bien entendu. C'était un charme beaucoup plus mesuré, calculé, entretenu, rien de très naturel. Mais j'aimais beaucoup m'amusais ici, surtout au soir quand la chaleur intenable de l'après-midi tombait un peu. Un peu plus loin, j'avais même fait construire un bassin dont l'eau turquoise était absolument splendide à la lumière de la Lune. J'avais passé des nuits entières à contemplé mon parc, sans jamais m'en lasser. Ici, c'était mon repère, mon espace, je détestais y être dérangée.
En courant presque, je regagnais le bassin. Sublime, merveilleux. Avant de prendre place sur le sol dallé près du point d'eau rendue chaude par la chaleur intense du Soleil, je filais près d'un arbre et me mis sur le pointe des pieds pour tenter de cueillir une fleur immaculée sur un arbre juste à côté du bassin d'eau bleuté. Et juste à ce moement-là, j'entendis des appels un peu plus loin dans le parc. "Ma Reine, ma Reine, Votre Altesse, Votre Majesté..." et j'en passe.

Je fronçais les sourcils, à la fois intriguée et irritée. Je tendis le cou et aperçu sur l'un des chemins de pierres menant au bassin un petit groupe d'hommes. Tous savaient que mon endroit favoris dans les jardins était auprès de cet espèce de piscine. Soupirant, je m'adossais à l'arbre et attendit en croisant les bras que la petite troupe approche. Ils débouchèrent d'entre les arbres et tournèrent la tête vers moi, me contemplant d'un air toujours aussi émerveillé. Je leur fit signe de parler rapidement, un des soldats de la garde avança et articula d'une voix pressée:
"Votre Majesté Haryanna, vous avez de la visite.
-Encore? Mais que diable attire ainsi les visteurs, en ce moment?
-... C'est que Votre Grandeur est très réputée.
-Et à qui ai-je l'honneur? Questionnai-je, exaspérée
-Vorian, ma Reine, Vorian d'Extrême Harad. Nouveau souverain d'Extrême Harad."

[i]Mes yeux s'agrandirent imperceptiblement tandis que les soldats s'écartaient pour que je puisse apercevoir le souverain d'Extrême Harad. Le Roi était encadré de deux garde seulement. Immédiatement, je fus frappée par sa jeunesse. Il devait être à peine plus âgé que moi, j'allais bientôt fêté mes vingt ans. Son port altier et sa silhouette fière témoignaient de la hauteur de son rang, il me fit bonne impression. Deux grands yeux verts illuminaient son visage hâlé, brillant d'une candeur que je perçus immédiatement. Nous avions sensiblement la même âge, mais nous ne nous ressemblions pas de tout. Je ne su vraiment que penser de lui, en temps que Roi, hormis le fait qu'il me semblât bien naïf, mais pas sot du tout. Seulement débutant dans le milieu des requins du Sud, il allait vite apprendre.
Le jeune Vorian me contemplait avec une mine qui je ne su pas vraiment comment définir. Un regard très différent que celui que les hommes posaient habituellement sur moi, je fus, l'espace d'un instant, totalement interloquée et troublée puis je me repris, fronçant de nouveau les sourcils:
"Quelle est le motif de votre venue, Vorian d'Extrême Harad?"

[A toi de jouer Wink

Tu peux faire se retirer les gardes si tu veux, si tu veux ils restent etc...]

Le serviteur avait rapidement été congédié par la reine de Harad, et fut chargé d'occuper le prince d'Extrême-Harad, puis de l'introduire devant la reine. Vorian, dans la salle du trône inoccupée, était vêtu de manière suffisamment digne de son rang, mais cela ne représentait guère plus que ce qu'il portait en voyageant dans le désert. A la main, il avait un écrin, dans laquelle avait été déposé un rubis d'une qualité exceptionnelle. En y repensant, Vorian songeait que le rouge était particulièrement bien adapté, au vu de tout ce qu'on lui avait dit d'Haryanna : le rouge était la couleur du sang, de la violence, car la riene de Harad était une femme dangereuse... mais le rouge avait également la symbolique du coeur, de l'amour, de la passion... Vorian avait hâte de voir de ses yeux la reine de Harad.

Le serviteur revint, et à force de courbettes, invita Vorian à passer dans les appartements de sa maîtresse. Le jeune homme, curieux et angoissé à la fois, le suivit jusque dans les somptueuses pièces de la demeure d'Haryanna. Le serviteur lui assura qu'elle le recevrait bientôt, et l'invita à se défaire de ses tenues d'apparât, il n'y avait plus personne à impressionner par la tenue vestimentaire en ces lieux. La reine jugeait les gens sur leur physique, leurs manières, leur esprit, leur caractère... ce qui était sage, se dit Vorian, intimidé soudainement à l'idée de ne pas plaire à Haryanna. Il respira profondément, et laissa au serviteur ses parures d'apparât. A présent, il n'était plus qu'en chemise de lin ornementée, et son pantalon sombre convenait lui aussi à une personne royale. Et il se prit à rêver d'amour : l'Amour ! Lui, Vorian, se languissait depuis quelques années du jour où il pourrait partager le lit d'une parielle magnifique apparition. Pour cela, il irait jusqu'au bout du monde, il la couvrirait de cadeaux ; afin qu'elle puisse partager ses sentiments, il lui vouerait un amour aussi profond que sincère. Rien que son nom le faisait rêver.

Le serviteur le fit sortir, et le mena dans les jardins de la reine. Là, la reine attendait, et Vorian se sentit soudainement comme un serviteur, en attente de sa reine, soumis à toute ses décisions. Non ! Il était prince d'un royaume, et était là pour régler une affaire diplomatique !

Vorian croisa la regard d'Haryanna, et ils ne se quittèrent plus des yeux. Lui, de son côté, crut que le regard qu'elle lui jetait était un signe de mépris, de rejet, et il fut blessé intérieurement. Néanmoins, il s'avança, alors qu'un serviteur de la reine lui faisait parvenir l'écrin du rubis.

"A celle qui possède déjà plus que l'on ne saurait désirer, j'offre ce modeste présent, en gage d'amitié entre nos deux peuples."

Le mot "peuples" signifiait ici de même manière "personnes", et Haryanna comprit bien le message, puisqu'elle sourit. Pendant ce temps, Vorian ne put s'empêcher de désespérer quant à la réussite de ses aspirations...

J'adressais un sourire éclatant à Vorian tout en tendant la main vers le serviteur, pour qu'il me remette le présent du seigneur d'Extrême-Harad. A vrai dire, j'étais déjà très touchée par la flatteuse attention d'un roi qui ne me connaissais même pas encore. Il était sûr que c'était un autre modèle que Djerûn, le Khän, rien à voir. Ne serais-ce qu'à la manière de mer regarder, de se tenir, de parler. Vorian me semblait moins...teigneux. Le cadeau qu'il m'avait fait lui donner un bon point, j'avais hâte de découvrir la surprise. D'un geste volontairement lent et désinvolte, je pris l'écrin des mains du l'homme me le tendant et découvrez le splendide présent offert par Vorian.
Un sublime joyaux, un rubis, rayonnait de toute sa beauté à la lumière flamboyante du Soleil couchant. Je fus presque aveuglée par l'éclat de la pierre précieuse, elle était vraiment remarquable et d'une taille conséquente. Plongée dans l'admiration du joyaux couleur sang, je me tus durant de nombreuses secondes, examinant le rubis flamboyant sous toutes les coutures. Il était vraiment sublimissime, le présent était si précieux et rare que je sentais en moi perçait un orgueil impressionnant. Et après avoir observé la pierre durant un moment, je refermais l'écrin et le tendait à l'un de mes hommes, le sommant de remettre la pierre sanglante à Kyros qui l'exposerait dans ma vitrine en attendant que je le fasse enchâsser sur un collier. Car oui, je comptais bien porter le précieux joyaux autour de mon gracieux cou. Les gardes haradrims et les serviteurs de Vorian filèrent, emportant avec eux le joyaux qui serait bientôt la perle de ma collection de parure déjà fort impressionnante.
Restant seule avec Vorian, je m'approchais de lui d'un pas tranquille, un sourire en coin aux lèvres.

"Votre présent me va droit au coeur, ce joyaux est absolument remarquable. Et le rouge est, avec l'or, ma couleur favorite, bien vu. Je ferais enchâssé votre pierre sur une chaîne assortie à ma tiare."

En même temps que je parlais, je m'étais dangereusement approchée de Vorian, il écarquillait les yeux. J'étais certaine d'une chose, je ne le laissais pas indifférent du tout. Très intéressant, décidément, ce Vorian. Après un autre large sourire, je retournais sur mes pas, avec toujours autant de calme. Avec mon habituelle sérénité, je m'assis avec grâce près du bassin d'eau rendue rosée par les faibles rayons du Soleil couchant. D'un signe de tête, j'invitais Vorian à m'imitais. Le jeune homme s'installa lui aussi au bord de l'eau, je profitais de son moment d'inattention pour le détailler un peu plus. Étrangement, il n'était pas tant semblable au peuple d'Extrême Harad, d'allure, de peau. Et puis ses yeux, aussi. Des yeux vert émeraude, ici, en plein Sud... J'étais plus habituée aux yeux noirs, ou marrons. J'avoue que l'idée que le jeune homme ne fut pas d'un sang entièrement pur m'effleura, enfin bon...
Je rassemblais de nouveau mon attention sur le souverain d'Extrême Harad et lui demandais de nouveau:

"Dites-moi, Vorian, qu'est-ce qui vous amènes par ici? Non pas que votre venue me soit indésirable mais voyez-vous j'ai en ce moment même quelques petits différents avec Djerûn Khän, qui est ici... Ce qui fait que je suis très prise, cette promenade au parc est mon seul moment de répit de la journée... Ce n'est pas un cas de force majeure, j'espère?"

[Ow, Vorian, réveilles toi x)]

[Pfff, quel retard]

Le prince d'Extrême Harad était extrêmement gêné : la reine de Harad ne cessait de mettre en avant les courbes de son corps, dans une attitude subtilement aguicheuse... Vorian se sentait ridicule, mais il tenta de conserver une façade digne de son rang.

Il se sentait bien dans ce jardin : cela lui changeait du climat rigoureux de son pays. La température y était donc idéale au possible, et 'air était assez vivifiant. Divers parfums de fleurs exotiques parvenaient à ses narines, et il en résultait une impression de calme, de quiétude... mais, combiné au fait qu'il avait du mal à rester neutre face au charme de la reine, la situation devenait troublante, et l'atmosphère... ennivrante.

Ainsi, même si la reine semblait s'intéresser à lui, il ne remarqua pas qu'elle cherchait à le manipuler moralement... L'atmosphère détendue, les tenues très légères de chacun des deux souverains, tout cela aurait du lui faire penser à un stratagème de séduction... Mais non, il semblait qu'il ne puisse pas constater les faits. Ainsi, Vorian voyait seulement qu'Haryanna était une vision magnifique, qu'elle l'accepterait peut-être un jour dans son lit... et qu'il avait hâte d'y être. Voilà comment le jeune prince tomba dans les filets d'Haryanna, souveraine de Harad. Se rapprochant d'elle, il s'éclaircit la voix, et rassembla ses idées, avant de répondre d'une voix qu'il espérait assurée, mais qui ne l'était pas réellement :

"Loin de moi l'idée de vous déranger, ou d'encombrer votre journée, Altesse... Si vous le désirez, je puis me retirer..."

Mais un petit signe de tête négatif d'Haryanna le coupa net ; c'est alors qu'il pressentit qu'il n'affirmait pas assez son rang, et il ajouta :

"En ce cas... Ma venue tient à plusieurs choses. Vous êtes certainement aussi bien informée que moi à propos des évènements du Nord. Je pense que les nations du Sud doivent s'unir dans une coalition puissante.

Or, si le Harad, votre royaume, est la clé de voute des pays du Sud, certains pays de moindre puissance, comme le mien, pourraient vous apporter un soutien politique et militaire... Il vous est possible de combiner vos légions de haradrims et mes hardes de mûmakils sauvages...

Pour peu que vous consentiez à cette alliance..."

Soudainement extrêmement gêné, Vorian hésita beaucoup à ajouter quelque chose... le regard interrogateur et -était-ce possible ?- encourageant d'Haryanna le décida, et, rougissant quelques peu, il ajouta :

"Et... si vous acceptiez cette entente, peut-être... peut-être que notre "coopération" pourrait aller plus... plus loin encore ?"

C'était de loin la plus pitoyable déclaration que Vorian ai jamais faite... mais c'était aussi la première de la sorte. Il espérait juste, dans le moment, qu'Haryanna répondrait favorablement...

Je le su avant même qu'il ne prononçât une seule parole: Vorian d'Extrême Harad venait de tomber dans mes filets. Comme cela avait été facile, trop peut-être! Il n'avait rien vu venir, il pensait même certainement que je m'intéressai sérieusement à lui... Le pauvre enfant! Pour un peu, et si la situation n'avait pas été aussi avantageuse pour moi, j'aurais été prise de remords. Il était si candide, naïf et pourtant pas bête du tout. C'était sans doute cette naïveté presque enfantine qui l'empêchait de devenir un ours, comme Djerûn Khän.
Comme Vorian était jeune, gentil, adorable... Dommage que je n'attache d'importance et d'admiration à aucune de ces qualités.
Il aurait pu faire un bon monarque, si il n'était pas tomber sous m
on charme. J'allais lui ravir son pouvoir, sans pitié. Je n'étais pas mauvaise, seulement extrêmement ambitieuse et désireuse de devenir la puissance suprême de toutes les Terres du Milieu. Et j'étais prête à écraser mes ennemis comme mes amis, ainsi que mes amants. De toutes façons, Vorian ne serait pas épargné. Il serait même ma première victime royale, le prochain serait Djerûn. Mon Dieu, mais que les hommes étaient faibles!

Brusquement, le souverain d'Extrême-Harad se leva pour revenir s'asseoir encore plus près de moi. Nos peaux se frôlaient presque. Je souris intérieurement, satisfaite. Je pouvais à présent être certaine que Vorian était bel et bien tombé amoureux de moi, car je le sentais trembler doucement contre mon épaule à peine couverte. Le roi du pays voisin se lança alors dans un monologue que j'écoutai d'une oreille distraite, occupée à prendre la temprétaure du bassin du bout de mes pieds délicat et soignés. L'eau était d'une tempérauture idéale, tiède à souhait. Le regard plongé dans l'eau turquoise, je ne relavai le regard vers Vorian que lorsque il termina de parler. Il semblait hésiter à poursuivre et une légère teinte rose lui montait aux joues.

Ses lèvres remuaient sans émettre de son. Il voulait continuer de parler, mais ne savais visiblement pas comment s'y prendre. Je lui adressais un regard encourageant.
Je savais pertinemment ce qu'il allait dire. Et mes idées furent confirmées lorsqu'il me proposa que notre, je cite "coopération aille plus loin".
Je savais très bien où il voulait en venir, aussi lui adressai-je mon air le plus séducteur et serein, sans pour autant lui faire des avances.
Je me tus quelques instants, méditant sur la proposition de Vorian. J'avais tout à gagner. L'Extrême Harad serait à moi, puisque son Roi ferait ma volonté.

Vorian serait un peu comme une marionnette -ma marionnette, il suffisait de savoir s'y prendre..."Ah, oui. Cette idée de coalition. On dirait que tous les souverains des États du Sud se sont passés le mot, Djerûn est ici pour cela également... Ou en partie, du moins! Bref, il est vrai qu'avec votre soutien, nous pourrions faire de grandes choses."

Je jetais un raide regard à Vorian. Il buvait mes paroles. Il ne se rendait pas compte que le "nous" me désignait Moi, pas lui. Quelle fine manipulatrice j'étais! J'allais tout lui prendre, ou il me donnerait tout. Et rien que pour cela, j'étais l'être humain le plus puissant de ce monde. N'importe qui se pliait à ma volonté. Même un roi.
Je repris d'une voix envoûtante:"Donc, une alliance entre le Harad et l'Extrême Harad, dites-vous. Soit, mais en mes termes. Cela ne vous dérange pas, bien entendu, que je choisisse les thermes de notre accords moi-même?"
Et comme j'étais vraiement maline et que j'agissai toujours au bon moment, je ne laissais pas à Vorian le temps de répondre et me tourner de nouveau vers lui. Nos visages se touchaient presque et je me rendis de nouveau compte qu'il avait vraiment de beaux yeux, de grands yeux innoncents.
"Et quand à votre dernière proposition... Où voulez-vous exatement en venir?"Minaudai-je, levant un sourcils.

Vorian reprit contenance : elle ne démentait pas son affection pour lui... Mais, dans un même temps, elle ne confirmait pas non plus la réciprocité de ses sentiments... ce que le jeune prince ne remarqua que comme un effet de style de la part de la reine. Néanmoins, il décida de ne pas relever pour le moment la dernière remarque de la reine : en effet, ce sujet ne pouvait être abordé que de manière détournée, si l'on ne voulait pas tomber dans l'indécence.

"L'amour rend aveugle", certes, mais Vorian n'en devenait pas idiot pour autant : aborder le sujet à découvert serait rustre, et indigne de leur rang. Finalement, il pensa laisser la reine se charger de l'inviter, ou de ne pas le faire : cette décision était plus sage, et bien qu'il soit éperdument amoureux d'Haryanna, le jeune prince réfréna son désir pour aborder les sujets de négociations. Ainsi, répondant à la question première d'Haryanna, il déclara :

"Je ne vois aucun inconvénient à vous laisser fixer les termes de notre alliance, en effet. Et je suis tout ouïe quant à vos exigences..."

Puis, Vorian se tut : pour la première fois de l'entrevue, il se sentait vraiment royal. C'est donc avec un calme souverain qu'il attendait la réponse de celle vers qui tendait son coeur...
Mais cette assurance princière qui venait de le prendre lui fit se rappeler de la dernière phrase d'Haryanna. Décidant de ne pas la décevoir, il la fixa longuement du regard, et, enjôleur, murmura doucement à l'adresse d'Haryanna, un sourire naissant sur les lèvres :

"Où je veux en venir ? Voulez-vous que je vous montre ?"

Cette fois ci, j'avais tout bon. Vorian venait d'accepter de me laisser choisir les terme de notre accord, il venait donc de signer oralement mon accession au trône d'Extrême Harad. Par son intermédiaire et sans me faire remarquée, je manipulerai à ma guise le royaume du jeune prince. Grâce à mon emprise sur le Roi, je dirigerai le royaume seule, il ne serait qu'une marionnette pouvant réaliser mes desseins, mes envies.
Mais dans l'absolu, j'avais, en plus d'avoir gagné un état en quelques minutes, également gagné un beau jeune homme, intelligent et charmant. Je ne le connaissais pas, mais j'allais apprendre. Pour le moment, je le trouvait un peu enfantin. Mais peut-être serait-il une belle révélation, comme Kyros, mon garde du corps.

Car Kyros avait était une surprise de taille, il s'était révélé étonnant de gentillesse et de prévenance. Un fou, j'avais réussit à dompter un malade. Il était tombé amoureux de moi, je le savais. Il était facile de lire dans l'âme d'un homme, pour peu que celui-ci ai un regard très parlant. Et à chaque fois que Kyros me regardait, ses yeux brillaient d'une lueur assez semblable à celle dans les yeux de Vorian, mais différemment, en même temps...
Je rapportai alors mon attention sur Vorian. il attendait visiblement une réponse, je la lui donnait d'un ton vague. je m'accordai la nuit pour cogiter. Choisir les conditions de mon accord avec Vorian était une tâche importante, je ne devais pas bâcler cette réflexion. Aussi déclarai-je d'un ton volontairement vague et las:

"Si vous le voulez bien, nous en reparlerons demain. je voudrai prendre la nuit pour réfléchir à cela. C'est une importante décision que je dois prendre là, aussi ai-je besoin de prendre un peu de temps. Ne dit-on pas que la nuit porte conseil?"

Je me tu et quelques instant durant lesquels Vorian me dévisagea d'un air qui en disait long sur ses intentions. Puis il murmura, répondant à ma dernière question. Je me mordis la lèvre, je touchai enfin au but. Si seulement ma discussion avec l'autre Roi de Khand, le monde serait plus simple! Allons bon, je serais bientôt l'Impératrice Haryanna! Vivement.
J'invitai d'un geste Vorian à s'approcher, répondant ainsi favorablement à sa demande.
A mon signal, il s'approcha et, doucement, posa ses mains sur mes épaules dénudées.
Je fermai les yeux, me laissant emporter par un Vorian légèrement tremblant qui déposait un baiser passionné sur mon cou gracieux.

C'est alors que nous entendîmes un énorme fracas non loin de nous. Choquée, je me dégageais de l'étreinte brûlante du prince et me relevai sans qu'il eut le temps de me retenir. Je me dressai sur la pointe des pieds et aperçus au loin la silhouette très reconnaissable de Kyros. Furieuse, folle de rage, je me précipitai vers lui. Il venait de tout faire rater!

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