Lorsque Khand et Harad s'entrechoquent

Cela faisait bientôt plus de huit mois que le Grand Khän avait défait un complot visant à le destituer. Plusieurs grands généraux avaient ainsi mis la main sur Ich'aon, la deuxième forteresse de Khand et, avec l'appui de Mahuds, comptaient bien tuer le Khän. Malheureusement pour eux, le Roi avait entendu parler d'eux grâce à Ratvar son conseiller et chef des Services Secrets de Khand. Le putsch avait été balayé après que la grande armée du Khän fut réunie. Suite à une bataille sanglante, tous les généraux furent arrêtés et sacrifier sur le temple de Ka'hae. Djerun n'aimait guère ces rites anciens et sauvages de sacrifice humain, mais malgré son rang, il devait suivre les traditions de son peuple...

Depuis ce jour, Djerûn devint plus sévère et méfiant envers ses généraux triés sur le volet. La crème des crèmes pourrait-on dire. Le Khän avait également pris la décision de s'entrainer durement pour devenir plus fort physiquement et mentalement, les plus grands maîtres d'arts martiaux et d'armes se succédèrent au Palais pour entrainer le Roi. On raconte également que le Khän créa une unité secrète d'hommes très puissants visant à le protéger et à débusquer le moindre traître dans leurs propres rangs. Le Khän était devenu puissant.

Alors que la nuit tombait sur Dar'mon, le Khän vêtu d'une armure de plattes en cuir et recouvert d'une cape couleur sable lui arrivant aux chevilles se dirigeait vers les catacombes de la ville. Suivi de près par Ratvar et deux gardes royaux, il avançait à travers le dédale de couloirs sombres éclairés par des flambeaux à intervalle régulier. Ratvar fit alors un signe de la main.

"C'est ici, Djerûn."

Le roi acquieça. Ils s'étaient arrêtés devant une porte de fer et de bois renforcée, porte menant à une cellule pour prisonnier de guerre, criminel recherché ou tout autre individu un temps soit peu dangereux. Le Khän avait tenu à rencontrer cet homme, un espion sans aucun doute, un espion qui avait tout de même éliminé une quinzaine de gardes du Palais, tuer deux archers sur les remparts et blesser un dernier homme travaillant secrètement au Service du Khän. Finalement la fameuse unité d'élite de Djerûn l'avait neutralisé .... juste devant la porte de la chambre à coucher du Roi.

Djerûn pénétra dans le cachot, entouré de ses hommes. Le prisonnier avait été torturé dans les règles de l'art et ses interrogateurs n'avaient eu le droit qu'à des injures... en dialecte haradrim. En les insultant il leur avait donné l'identité de la nation qui l'avait envoyé ici. Le Harad... depuis la chute d'Adrix, Djerûn pensait cette nation effondrée, il s'était trompé.

Attaché par les bras à des chaines d'acier trempé depuis le plafond, un boulet à chaque pied, l'assassin -car il en était sans doute un- était complètement incapable de se libérer.

Djerûn s'approcha de lui, restant debout. Il le regarda de bas en haut, des pieds à la tête. Il ne s'agissait pas d'un simple assassin, il était sans doute un homme important, sa carrure et son teint en étaient la preuve.

"Le Harad a-t-il si peur que ça de moi pour envoyer un assassin m'éliminer en pleine nuit ? En tout cas, tes maîtres me sous-estiment grandement... croire qu'un seul assassin pouvait seul parvenir à moi, tss tss sotises !"

Le Khän fit quelques pas dans la pièce ténèbreuse, l'humidité y était très présente, quelques petites flaques d'eau croupie jonchaient le sol.

"Qu'ai-je fait pour mériter le courroux de ta Maîtresse, hein ? L'on m'a informé qu'un femme était sur le trône. Magnifique telle une Vala selon les rumeurs, si c'est le cas, pourquoi un si joli minois souhaite-t-il ma mort ? Avant même que je ne la rencontre, quel dommage. Allons, trève de plaisanterie mon cher, nous savons toi et moi que plusieurs heures de tortures te feraient parler. Alors évite-toi des douleurs inutiles et dis-moi pourquoi, pourquoi veut-elle me tuer ?"

[Comme prévus, je jouerais Norjes. Wink

]

Si Norjes était l'homme de main "fétiche" de la Reine de Harad, ce n'était en effet pas pour rien. N'était-il pas le meilleurs assassin et espion de tout le Harad? N'était-il pas le Maître en matière de dissimulation et de fourberies? En principe, si. Alors comment se faisait-il qu'un homme de sa trempe se soit ainsi fait arrêter par les autorités du palais, comme un vulgaire voyou? L'orgeuil personnel de Norjes en avait pati. Il savait qu'il n'avait pas le droit à l'erreur. En Harad, les règles avaient changé sous le règne d'Haryanna. Au premier pas de travers, la sentence était parfois démesurée. Et à présent qu'il avait été mis en cahe par les gardes du palais de Khand, Norjes savait pertinnement que sa carrière d'espion personnel de la Reine, sa tant aimée Reine, était terminée. Jamais elle ne lui pardonnerait d'avoir faillit à sa mission.
Elle qui avait eut une si grande confiance en lui... Elle allait l'exiler, le ridiculiser, la faire tuer ou pire...l'oublier.

Non, c'était impensable. Depuis son accession au trône, lui et elle étaient inséparables. Il se savait un pantin aux yeux de la souveraine de Harad, mais il s'en moquait. Il aimait trop la rine pour se soucier de ce qu'elle pensait de lui. Il lui appartenait, voilà tout. Dès qu'il l'avait rencontré, son coeur ne lui avait plus appartenu. Et c'était cela qui l'avait aidé à enduré les affreuses tortures qu'avaient mis à éxecution les soldats de Khand pour le faire parler, mais c'était aussi cela qui torturait encore plus l'homme. La seule idée qu'il baisse dans l'estime d'Haryanna le rendait malade et blessé, bien plus que toutes les totures possibles.
Sa vie sans Haryanna serait vide de tout sens, aussi le battait-il pour ne pas faiblir durant les séances de tortures infligées par les gardes du Khän.
Et justement après l'une de ces séances, on lui avait appris que le Roi en personne allait lui rendre visite. En entendant cela, Norjes n'en avait pas cru ses oreilles! Lui, celui qu'il aurait du tué, celui qui allait faire qu'Haryanna allait le haïr... Qu'allait-il bien pouvoir lui dire. L'idée de lui cracher dessus l'effleura. Il ne méritait que cela, rien de plus.

Plus tard, il entra dans la cellule. Il était seul, face à Norjes. Ce dernier, attaché de toutes parts ne risquer pas d'atteindre le souverain de Khand. A son entrée, le Khän et Norjes se regardèrent chacun de haut en bas. Norjes considéra Djerûn avec une hostilité visible. Le chef de Khand était tel que Norjes l'avait imaginé. Grand, altier, racé, musclé... L'image du parfait roi. Norjes ne put s'empêcher de constater qu le Sud comptait nombre de jeunes souverains et maréchaux. Une nouvelle génération prometteuse, ne put s'empêcher de remarquer Norjes, malgré la haine qu'il vouait à Djerûn.
Norjes était lui aussi jeune, âge d'à peine 23 ans, et malgré son statut d'espion haut-placé, il était d'une témérité folle. Aussi, le jeune homme contempla de son regard le plus méprisant le grand seigneur de Khand. "J'ai face à moi l'homme qui va détruire ma vie, songea Norjes, il ne mérite même pas que je lui adresse la parole". Ainsi, Norjes s'enferma dans un mutisme total, fermé.
Un silence gênant s'installa un moment entre les deux homme avant que le grand Khän ne commence à parler. Les premières paroles du souverain eurent le don de faire sortir l'assassin de son silence, contre son gré, il grogna d'une voix caverneuse.
Comment l'individu face à lui osait-il insinué que la reine de Harad avait peur de lui. Non, elle n'avait peur de personne! Norjes ne supportait pas que l'on discrédite sa souveraine. Il tenta un instant de se défaire de ses liens, en vain. Le temps que l'espion d'Haryanna fasse l'enfant en se tortillant, Djerûn avait avancé. Norjes pouvait même observer les traits du chef de Khand. Ils ne reflettaient pas tant de colère, plutôt une interrogation sincère et un air contrit, comme si en arriver là le dégoûter passablement. Norjes éprouva alors du respect pour le Roi de Khand, il gardait un sang-froid remarquable face à l'homme qui avait voulu le tuer. Quelque part, il lui rappela Haryanna.

Puis après un second silence, le roi de Khand reprit son monolgue. Au fur et à mesure de ses paroles, Norjes perdait son calme. Indigné comme si on l'insulait, le Haradrim ne supportait pas que le seigneur de Khans sous-estime sa capacité à se taire et les qualificatifs comme "joli minois" donnés à la Reine. Le discour du Khän eut donc le don de faire sortir pour de bon l'espion d'Haryanna de son mutisme. Il leva ses yeux noirs vers le seigneur des lieux, soutenant éffrontément son regard. Longtemps, l'assassin oberva un silence agité, tentant toujours bêtement de se défaire de ses liens d'acier. Au bout d'un moment, il se tranquilisa. Il retrouva son habituel air impassible et neutre. Puis, enfin, l'espion de la sublime Haryanna se décida à parler, d'un ton posé et plat:
"Vous me sous-estimez, Khän, je ne suis pas de ceux qui se pliront à vos méthodes et parleront. Je préfèrerais mourir en endurant mille douleurs plutôt que de vous livrez les plans de Ma Reine. "

Après cet avertissement, Norjes renifla d'un air dédaigneux, comme s'il trouvait le roi idiot de penser qu'on pouvait trahir Haryanna quand on ne l'avait ne serait-ce qu'apperçut. Qui pouvait dénoncer les plans de cette femme, cette femme qui parvenait à amadouer les plus durs ne serait-ce que par un regard? Il ajoua toujours du même ton, informant encore un peu Khän sur sa bien-aimée Reine:
"Et sachez que ma Reine n'a peur de rien, ni de personne. Seule, elle a renversé le plus grand état du Sud, le Harad. Seule, elle a réduit le l'ex roi Palar à un simple prisonnier et s'est imposée comme reine d'une poigne de fer dans un pays machiste. Rendez-vous bien compte, elle, une femme, a brisé les idées reçues et prit le pouvoir avec l'aide d'une dizaine d'espions. Cela annonce la couleur, non? Alors, Ne pensez pas que sa beauté est son seul atout... Le sang d'Adrix coule dans ses veines. Le sang du plus grand roi de Harad avant son arrivée, l'anime. Le même esprit de vainqueur est en elle, de même qu'une intelligence bien plus grande que celles de bien des souverains, sages, maréchaux et conseillers.Vous savez comme moi que si j'ai échoué, ma Dame n'abandonnera pas. Elle obtient toujours ce qu'elle veut, et c'est Khand qu'elle veut... Vous ne savez pas à qui vous avez affaire, seigneur de Khand... Vous ne l'arrêterez pas.
Par ailleurs, je vous signales que je sais partinnement que vous allez me faire tuer. Mais je n'en ai cure. Comme n'importe quel homme ou femme, haradrim ou pas, connaissant la Reine, je donnerais ma vie et mon âme, et plus encore si je le pouvais. Mais si vous me tuer et que ma reine l'apprend, son courroux sera terrible. D'abord, elle me maudira et vous ensuite d'avoir gâcher ses plans. Ses plans qui ne visent pas à détruire Khand, qui reste l'un des royaumes frères du Harad, au contraire... "
Sur cette parole, tenant plus de la pensée à voix haute que d'autre chose, Norjes médita quelques instants. Cette dernière phrase, il l'avait dite sans s'en rendre compte, il pensait à voix haute. Cet ultime dire pouvait semer le doute dans l'esprit de Khän ou au contraire l'éclairer totalement sur les intentions de la déjà illustre Reine de Harad. Le grand Khän pouvait-il comprendre qu'Haryanna voulait unir tous les peuples du Sud sous son drapeau? Qu'ils ne fassent plus qu'un...
Quelques secondes plongé dans ses pensées, norjes releva finalement la tête vers son interlocuteur et fit d'une voix où sous un ton ironique perçait une légère inquiètude injustifiée, pourtant:

"Alors maintenant, Djerûn Khän, qu'allez-vous faire, hein? Tenter de me torturer encore plus pour n'arriver à rien? Me tuer? Continuer notre petite discussion? Ou allez-vous vous rendre en Harad, en homme, pour vous expliquer face à face avec ma Dame? Déclarer la guerre ouverte, et plonger le Sud dans un affreux bain de sang? Alors, hum? Vous êtes seul maître de la situation, Grand Khän...
Sur ce, Norjes fit silence, attendant une réponse de la part du seigneur de Khand. Comment aller réagir le seigneur de Khand? Quelle était la meilleurs solution pour éviter que les Peuples du Sud se dressent les uns contre les autres, pour qu'ils montent en puissance même? C'était la question à se poser, pour Djerûn...

[Désolée, j'ai du mal à jouer Norjes ^^ Pardonnes les imperfections. Smile

]

Norjes était soudain sorti de son silence. Djerûn avait réussi son petit tour, il était parvenu à faire parler l'Assassin en quelques minutes alors que ses bourreaux s'y étaient cassés les dents pendant des heures. Le Khän esquissa un sourire de contentement. Il haussa les épaules d'un faux air interrogateur.

"Oui bonne question, que faire ? Tu t'es trahi en parlant mon brave... Comme ça ta Reine a des projets pour Khand ? En quoi cela la regarde-t-elle ? Hein ? Dis-moi."

Voyant le visage blême de Norjes, il sut qu'il avait touché juste. A nouveau, Djerûn fit quelques pas dans la cellule, tournant en rond, réfléchissant et jetant des regards de temps à autre à son prisonnier haradrim.

"Tu as une confiance aveugle en ta Maîtresse, rares sont les serviteurs aussi dévoués que toi et pour cela tu as mon respect. Mais cette confiance frôlant le fanatisme selon moi peut te voiler certaines choses. Ta Reine croit que parce qu'elle a évincé Palar et que le sang d'Adrix coule dans ses veines, elle sera vainqueur ? Permets-moi d'en douter..."

Alors Djerûn s'agenouilla à quelques pas de Norjes, assis par terre contre le mur du fond. Le Roi jeta son regard plein de malice sur celui de Norjes.

"Je ne suis pas aussi naïf qu'Adrix. J'ai déjà enrayé des tentatives de prise de pouvoir, mon peuple m'est dévoué. Vous n'arriverez à rien en Khand, crois-moi, les cavaliers-serpents n'obéïront jamais à un Haradrim, une femme encore moins. Mais ne me juges pas comme un machiste, je n'en suis pas un, je ne fais que parler pour mes hommes. Et puisque tu dis qu'Haryanna a des projets qui ne vont pas contre l'intérêt de mon royaume, pourquoi diable t'a-t-elle envoyé ici pour me tuer ? Cruel manque de civilité, tu ne trouves pas ?"

Le Khän se releva puis fit demi-tour.

"Cependant, j'ai compris le fond de la pensée de ta Reine et ce n'est pas une idée totalement idiote... il faut juste un minimum de doigté qu'elle n'a pas eu en s'attaquant à moi."

Une dernière fois le Roi tourna la tête vers Norjes, un air triomphant luisant dans ses pupilles dorées.

"Je vais te libérer. Retourne auprès de ta Reine et dis-lui ceci : dis lui que le Khand n'est pas une Nation à qui on dit de ramper devant un autre peuple. Dis-lui également que le Khand peut être un allié de choix... Surveillant la frontière rhûnienne et haradrime à la fois et ayant la possibilité d'entrer en Mordor facilement."

Norjes écouta les paroles du grand Khän sans broncher, malgré le fait qu'il boue intérieurement de rage contre le Roi. Selon Norjes, Haryanna avait toutes ses chances d'être acceptée en Harad, pour plusieurs raisons. D'abord, elle avait réussit à se faire respecter et honorée en Harad, un pays machiste, au moins autant que le Khand. Ensuite, elle possédait tout un réseau d'espions et d'assassins ainsi qu'une armée grossissant de jour en jour, facilement, elle pouvait mater une rebellion ou éliminer les gênants. Mais là n'était pas le problème. Le problème, pour Norjes, était que Djerûn semblait bien décidé à garder son territoire pour lui, et lui seul. Cela allait plonger Haryanna dans une colère noire, Norjes le savait. Il ingnorait comment allait régir la Reine, mais il craignait déjà ce qu'elle allait faire, s'il revenait bredouille.
Non, il ne pouvait pas laisser le Khän le lâchait ainsi dans la nature avec pour message à l'adresse de sa Reine: "Le Khand est, et restera à moi et à moi seul."Il ne pouvait pas faire passer ce message à Haryanna, c'était impossible! Il allait faire les frais de l'obstination, justifiée certes, de Djerûn à garder pour lui seul le Khand, en plus de la sentence qu'il allait recevoir pour son incompétence. Norjes serrait les dents, réfléchissant à toutte vitesse.

Une seule solution s'afficha alors à lui: reffuser de parler à Haryanna. Rentrer en Harad sans rien à part un échec cuisant? Hors de question. De plus, il n'était pas prêt à faire le pigeon voyageur pour Djerûn. "Qu'il aille lui-même dire ce qu'il pense à ma Reine" Pensa l'espion.
Et, alors que le Roi de Khand semblait s'apprêter à le quitter, Norjes lança d'une voix empreinte de défis à l'adresse du Roi du redoutable pays de Khand:
"Non, je reffuse. Je ne suis pas ton messager et je m'attirerais pas les foudres de ma Reine à ta place."

Le glissement du vouvoiment au tutoiment était voulu. Norjes parlait au roi d'égal à égal, d'homme à homme.
"Si tu veux lui parler, parles lui en face. Je ne suis pas ton larbin. Si tu as alliance ou marché à lui proposer, parles en avec elle. Je suis certain qu'elle se fera un grand plaisir de parler avec un homme comme toi, elle aime les gens intelligents."

Norjes se tus un instant avant de reprendre d'une voix sarcastique:
"Et je me moque que tu me libères ou pas. J'ai faillit à ma mission, ma carrière auprès d'Haryanna est, je le pense, terminée. Alors peu m'importe, être en liberté en étant renié par ma Reine serait sans intêret.
Non, ce qui me désole vraiment c'est que vous ne compreniez pas que le plan d'Haryanna est le meilleurs. Si tu te donnais la peine de réfléchir un peu ou même de la rencontrer, tu te rendrais compte que son idée peu tout changé, dans le Monde entier. La vision que le Nord et l'Ouest ont du Sud changerais, nous serions craint. Et... notre puissance deviendrait terrible, si nous ne faisions plus qu'un, sous une seule bannière... Je ne connais pas exactement les plans d'Haryanna, mais peut-être devrais-tu y songer, non?"

Le tutoiement de Norjes à son égard ne dérangea pas Djerûn outre mesure, il n'avait jamais été à cheval avec la noblesse. Cependant il comprit que son prisonnier avait changé de ton envers lui. Ses mots étaient plus secs et moins distants. Le Khän écoutait chaque parole de Norjes et peu à peu, un sentiment nouveau apparut dans l'esprit du Roi, un sentiment que peu d'hommes sur terre peuvent ignorer et dépasser, la soif de pouvoir. Certaines des phrases de Norjes accentuèrent cette subite envie de gloire, de force. Etendre son pouvoir...

"Hm... et moi ce qui me désolé c'est que tu sois aussi borné. Tu ne prends même pas la peine d'imaginer une seule seconde que ce plan soit un échec possible."

Le Khän se rapprocha une nouvelle fois de Norjes, les yeux pétillants et un sourire en coin. Il avança sa tête juste à côté de celle de son vis-à-vis prisonnier et lui souffla ces mots à l'oreille.

"Je peux rassembler une armée aussi grande que tu n'en aurais jamais vu de ta courte vie. Une véritable marée humaine dont on ne verra pas le bout même en haut de Minas Tirith. Imagine... avec quelle facilité je pourrais anéantir ta Reine..."

Puis d'un regard victorieux, le Khän s'accroupit face à Norjes.

"Mais ce n'est pas ce que je souhaite... non. Ta reine, je veux la rencontrer et je vais le faire. Je vais aller à votre capitale pour parler avec elle. Elle sera d'autant plus surprise de me voir lorsqu'elle te verra attaché par le fer, pieds et poings liés dans une cage. Ratvar !"

Le fidèle bras droit de Djerûn pénétra dans la cellule humide.

"Pars aux casernes, réunis la plus grande armée jamais rassemblée en Khand et au-delà. Les épées seront bientôt tirées."

Ratvar acquieça et s'en retourna, laissant la porte ouverte. Djerûn se dirigeait vers la sortie, il devait se préparer pour le voyage.

"As-tu encore quelque chose à me dire avant que je t'abandonne dans ta solitude une fois encore ?"

Fou de rage, Norjes ne trouvant de mot à cracher à la figure su Seigneur de Khand, il montra ses dents aigus à Djerûn. Une fois encore, le jeune homme se démena pour tenter de se libérer, ne parvenant quà se couper et se mutiler, à cause du frottement des chaînes. Non! Il ne voulait pas se rendre en Harad, et surtout pas mis en cage comme un animal domestique. Il serait la risée de la Cour et Haryanna la haïrait. S'il était livré à sa Reine en cage, il ne pourrait jamais être pardonné. Tous le regarderaient de haut, et cela semblait réjouir le Khän au plus haut point.
L'opinion du jeune espion sur Djerûn avait changé. Il le détestait. Norjes ne pouvait s'empêcher de le trouver perfide, assoiffé de pouvoir, détestable... Tout le contraire d'Haryanna. Il espérait de tout coeur que sa Reine saurait remettre cet immonde personnage à sa place. Non, il savait qu'elle saurait lui remettre les pendules à l'heure. Maintenant, le problème était quà lui aussi, elle allait rappeler les règles du jeu. Il allait payé très cher son incompétence, et cette pensée pétrifiait le jeune maître assassin.

Alors, à cours de mots pour décrire son sentiment à Djerûn, Norjes lui lança d'une voix vibrante de rage:

"Vous allez payé très cher de mh'umlier ainsi devant ma Reine. Elle vous fera payé votre insolence, vous allez regretté d'avoir voulu jouer au plus fort avec moi! Et pas forcémeent par la force. Sinon, laissez-moi, votre seule vision m'est inssuportable."

Et Norjes regarda d'un oeil vitreux son ennemi personnel s'éloignait. Bouillant de colère, furieux contre lui-même et contre Djerûn, il savait que la solitude allait encore jouter à son mal-être.

[Je clos le sujet sur ce post exessivement rcourt, désolée. Je te laisse poster en Harad. Wink

Je repondrias en Haryanna =)]

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