L' attaque de la Porte Noire

Govik et son armée fantôme d' elfes exilés arrivèrent en vue de la Porte Noire en début de mâtinée. Ils s' apprêtaient à lancer l' assaut des murailles, mais étaient encore hors de portée de flèche du mur. Le vieux général, lança un défi a la puissance de Sauron:
"Gorthaur, vil maiar déchu! Montre nous de qui tu es capable, moi et mes elfes d' élite défions ta puissance. Sors de ces murailles et affrontes nous, si tu t' en crois assez fort! Veux tu que je te dise? Pour moi, tu ne seras jamais qu' un misérable esprit trop faible pour ne serais-ce que porter un bout de bois. Envoie donc contre moi toute la fureur de tes légions, qu' on en découdent avec elle, et nous te montrerons ce que signifie le mot soldat. Nous ne reculerons pas, nous ne fuirons pas!"

Govik prit la parole, s' adressant à ses troupes, tandis qu' ils attendaient une réponse qui ne saurait tarder de la porte noire:
"Nous ne sommes pas assez nombreux pour espérer gagner, mais nous mourrons en braves! Pour l' honneur!"
Et, lui et son armée d' elfes d' élite lancèrent en défi ce cri funeste pour eux et leurs adversaires vers les cieux.

Au Mal (Saeros) de répondre. Il dispose d' orques à volonté armés sommairement (max500000) pour ce combat, qui ne seront pas déduits d' aucun profil ou garnison. Mais pour les autres troupes, il faut qu' il en possède pour les utiliser, et elles pourront subir des pertes (sauf les orques).

Saeros était présent, dans l'ombre de Carchost, et observait le champ de bataille à venir. Il ne comptait pas intervenir personnellement pour le moment, mais il était bien là, et ses ennemis ne le savaient pas encore...

D'un mouvement de tête, il donna son accord pour que des orques en nombre soient disposés sur les murailles, des archers derrière des porteurs de boucliers. Rabattant sa capuche sur son visage, Saeros observa la réaction des assaillants avec un rictus mauvais...

L' armée assaillante entière s' approcha de la porte, marchant fièrement sans se soucier des morts. Ils avançaient au devant de tout danger, criant des défis, mettant Sauron et le Mordor au défi d' ouvrir les portes.

Saeros contemplait toujours depuis Carchost le champ de bataille : les elfes avançaient... Un sourire passa sur son visage, et il descendit derrière la Porte, tandis que les cors sonnaient, annonçant son ouverture prochaine. Les trolls tirèrent alors les lourds panneaux de fer, et la Porte Noire du Morannon s'ouvrit.

Des centaines de milliers d'orques armés de lances et de boucliers s'élancèrent sur les côtés de l'armée elfe, l'entourant pour le compte : piégés au beau milieu d'un immense anneau d'orques, les elfes ne pouvaient plus que décider quand se précipiter sur l'ennemi... Choix que Saeros ne leur laissa pas : d'un geste de la main, il ordonna aux milliers d'archers sur les murs d'ouvrir le feu à volonté sur les soldats d'Eregion. Comme un signal, les flèches se mirent à pleuvoir, obscurcissant même le soleil déjà couvert au-dessus de la Porte Noire.

Comme si le signal était convenu depuis longtemps, lorsque les flèches s'abbatirent sur les elfes de Govik, les centaines de milliers d'orques armés pour le combat se jetèrent vers eux. Le combat s'engagea, tandis que Saeros se glissait furtivement à la périphérie des combats, restant discret, ne voulant pas se faire repérer de sa cible...

Son maître lui avait donné un ordre, et il comptait bien y obéir... Mais, pour l'instant, il se contentait de paralyser les elfes les plus talentueux, afin qu'ils soient submergés par la masse grouillante des orques. Même si les talents martiaux des orques n'égalaient pas ceux des elfes, et de loin, la masse était telle que les mains et les bras coupés s'accumulaient, restant accrochés aux bras elfiques et alourdissants leurs propriétaires, qui succombaient finalement...

La bataille faisait rage depuis une demi-heure, déjà.... Les elfes de Govik avaient chargé et exterminé sous leurs chars, lances, et sabots des centaines et des centaines d' orques.
*Que vaut cette vermine face à mes elfes!* Pensait Govik en abattant son 34ème orque. Nul ne pouvait lui faire face sans mourir; et il en était de même pour ses 100000 gardes royaux, ses chars et ses elnaith. Les chars traçaient des larges sillons sanglants dans la masse des orques, les cavaliers renversaient et emplalaient leurs adversaires par milliers, tandis que les gardes royaux faisaient face à l' ennemi, et rares étaient ceux a les avoir croisés qui en ressortait vivant, leur rapidité étant sans égale, même parmi les autres elfes, leurs armures lourdes les protégeant, et leurs longues lances massacrant l' ennemi sans lui laisser aucune chance.

Néanmoins la bataille, qui avait débuté ainsi, semblait prendre une tournure différente: *Plus on en tue, plus il en vient* pensa le viel elfe. Il acheva de décapiter un adversaire, en éventra un autre d' un coup puissant de sa deuxième épée, puis s' arrêta quelques secondes pour observer l' état de la bataille. Les flèches avaient prélevé leurs tribus de vies elfiques, bien que les elfes soient encore nombreux, ils commençaient à mourir sous le nombre. Les chars étaient enlisés dans la masse d' ennemis, les cavaliers combattaient sans relâche une multitude d' ennemis, et lui-même et sa garde commençaient à accumuler les blessures légères et la fatigue. Et il venait toujours d' ennemis.
Un flèche frappa un elfe à droite de lui, le faisant tomber face contre terre. Il se relança à l' assaut, la mort dans l' âme....

Une seconde demi-heure passa, et cette fois, plus de la moitié des elfes gisaient face contre terre, mais aucun n' avait reculé ne serais-ce que d' un pied. Les elfes continuaient cependant le combat avec la même détermination morbide. Ils étaient pour mourir, et ils allaient mourir. Soudain, alors que Govik se débarrassait d' encore un adversaire, il ne savait plus trop le combien-t-ième, ayant perdu le compte à 69, il vit, loin à sa gauche, son fidèle second, Sverge, qui resta un moment immobile, sans bouger, avant de se faire hacher par une multitude d' orques. Il ne put rien faire que regarder ce spectacle funeste. Un coup à son bras droit le ramena à l' instant présent: il frappa d' un coup d' estoc de son épée de main gauche, tuant l' orque qui l' avait frappé, mais le mal était fait, il était blessé profondement au bras. Ignorant la douleur, il continua à se battre avec une ardeur redoublée: l' ennemi allait payer pour avoir tué Sverge dans son moment de faiblesse. Cela lui paru d' ailleurs étrange qu' il ne se soit pas défendu, mais soit resté figé ainsi. Mais il n' avait pas le temps de réfléchir: il se replongea dans l' enfer des combats.

Une troisième demi-heure passa, et seuls quelques dizaines d' elfes étaient encore debout, à se battre vaillamment, entourés d' énormes piles des cadavres d' ennemis. Il ne restait que les plus forts et endurants, mais on voyait bien que ces elfes n' allaient plus tenir longtemps. Ils étaient courbaturés, couverts de blessures et de bleus, submergés sous le nombre, mais luttaient encore et toujours, renvoyant toujours plus d' orques au sol. Rien ni personne ne pouvait les faire reculer. Govik était de ceux là, leur chef. Il avait encore accumulé quelques blessures, et saignait maintenant abondament à la jambe droite, au bras droit, au flanc gauche et à l' épaule. Pourtant, les corps s' amoncelaient près de lui, et il continuait à massacrer les orques par dizaines. Parfois, un défenseur était soudain pris d' immobilité, et impitoyablement massacré, le même sort était réservé à ceux qui tombaient submergés sous la masse, ou succombant à leurs blessures. Les flèches tirées des murailles prélevaient toujours leur du, mais tuaient aussi parfois un orque ou deux.
Govik frappa de sa première épée dans la tête de l'orque devant lui avant que celui-ci n' ai pu faire un geste, puis il para une lance avec sa deuxième épée, avant de dégager la première et de lui faire faire un arc mortel qui décapita l' orque à la lance. Il aperçu un instant une ombre qui sifflait vers lui, mais ne réagit pas assez vite pour esquiver la flèche orque qui se planta dans son épaule, lui arrachant un grognement rauque de douleur. Un orque profita de sa faiblesse pour tenter une attaque, mais il tombait l' instant d' après au sol, décapité.
Govik planta ensuite son épée gauche dans le ventre d' un ennemi, le tuant sur le coup, puis dégagea rapidement pour parer deux coups simultanés au flanc et à la tête, avant de riposter en envoyant les 2 orques au royaume des morts. Il frappa un troisième de son épée droite, l' enfonçant profondément dans la poitrine de l' orque qui gargouillait en crachant son sang, et tenta de l' extraire immédiatement, mais là, son épée droite, ébréchée et fissurée au cours de la bataille, se brisa net. Il frappa de son autre épée qu' il tenait en main gauche un orque qui l' assaillait, puis dégaina l' épée d' Aleanne d' un mouvement fluide. Il chercha alors une ennemi des yeux, mais il n' en vit plus.
Govik se sentait faible, blessé, seul, épuisé. Sa vue commençait à se troubler, et il voyait flou. Ses réflexes étaient émoussés, son armure et uniforme déchiquetés, son épée gauche émoussée. Il vacillait et avait du mal à se tenir debout. Le vieux soldat qu' il était savait qu' il n' en avait plus pour longtemps et que pour lui, la fin était proche. Mais bizarrement, il n' entendait plus de bruits de combat. Il comprit qu' il était le dernier. Il ne réfléchissait plus, il ressentait juste. Dans sa main droite, l' épée d' Aleanne, sa Reine, et une mèche de ses cheveux, qu' il avait gagnée en duel, il y avait une éternité, lui semblait-il. Il vit des formes indistinctes s' approcher de lui, et il les frappa de ses épées, elles ne disparaissaient pas, mais étaient remplacées par d' autres semblables, qu' il frappait inlassablement. Puis il fut stoppé: il voulu agir, mais il ne put même pas bouger un doigt, il ignorait pourquoi. L' ex-maréchal ressentit une immense douleur à la tête, et tomba à genoux. Il aperçu une silhouette noire devant lui. Comme un homme ou un esprit sans visage, entièrement noir. Il était à genoux, seul, il allait mourir. Cette pensée ne l' effrayait pas. Au contraire, il accueillait volontairement la mort, qui lui semblait douce. Ses doigts se serrèrent autour de la poignée de l' épée d' Aleanne, sur la mèche de cheveux. Il perdit alors conscience, et s' écroula au sol, aux pieds de Saeros, qui l' avait paralysé, ce qui avait permis à un orque de le frapper à la tête.

Puis tout vacilla dans le noir autour de cette silhouette, qui se métamorphosa en un grand elfe aux cheveux sombres en tenue de soldat d' Eregion, aux bras d' une elfe châtain qui le regardait avec amour. Il les rejoignait, il était heureux, et se jetta dans les bras du couple qui l' acceuillait en disant en pleurant, pour la première fois depuis plus de 600 ans: "papa! maman!".

Mais tout cela n' était que son imagination, et bien loin de là, sur un champ de bataille ou gisaient plus de 10000 elfes et de 200000 orques, Saeros se penchait sur son corps......

Saeros ordonna aux orques de reprendre leurs postes sur la Porte, après avoir traîné les cadavres elfiques et orques à l'intérieur du Mordor, pour nourrir les serviteurs de Sauron. Enfin, les armures et armes sur le champ de bataille furent envoyées aux forges de Carchost pour être fondues et rapporter du fer.

Puis, intrigué par l'équipement de Govik, l'elfe déchu ordonna qu'on l'en dépouille, et qu'on l'emmène avec l'équipement à Langue-de-Serpent, à Cirith Ungol, pour y recevoir des soins.

Puis, le serviteur de Grima s'en fut : il avait à faire en Umbar. On lui avait ordonné d'aller négocier un otage, ainsi que de trouver son artefact aux pouvoirs de guérisons...