Une drôle d'équipe [Ehlara, Dardalion et Sento attendus]

La nuit fut calme dans le campement de fortune. Ehlara et Dardalion s'étaient vite endormis tandis que Waylander, lui, avait l'esprit tiraillé. Il ne comprenait pas, lui si prudent d'habitude, venait d'offrir l'hospitalité à une Elfe et avait porté secours à un prêtre faible. Décidément, ce n'était pas son jour, si seulement ces brigands ne lui avaient pas volé son hongre, il n'aurait jamais rencontré ces deux personnes. Durant presque une heure, il ne parvint pas à trouver le sommeil tant le doute le rongeait. Devait-il s'enfuir tout de suite et les laisser en plan ? Au moins il n'aurait plus à se soucier d'eux. Mais par un lien inexpugnable que l'Assassin ne parvenait pas à briser, il était accroché au sol et ne pouvait pas les abandonner. Finalement, le guerrier s'endormit mais ses songes furent des cauchemars revenus du passé pour le hanter...

Dès les premières lueurs de soleil le lendemain, Waylander se réveilla, Sutures à ses côtés qui observait son maître et compagnon de voyage. L'elfe et Dardalion dormaient encore paisiblement. L'Assassin se leva et partit vers l'ouest vers un petit ruisseau. Il se déshabilla et rentra dans l'eau claire et fraîche. Quelques minces cicatrices parcouraient ses bras et son torse, ce faible nombre de blessures justifiait sa réputation d'Assassin expert, peu d'hommes étaient parvenus à le toucher malgré son âge mûr. Sutures était couché sur un rocher près du ruisseau, attentif à son environnement.

De retour au camp, Waylander put remarquer que ses deux compagnons de fortune étaient réveillés. Le chien s'approcha d'eux sans grogner et se mit à renifler les affaires du prêtre et de l'elfe.

"Bon. Je ne sais pas ce que vous comptez faire maintenant et je m'en contrefous mais moi je pars pour l'Ouest, j'ai une affaire à régler à Minas Tirith. Si vous voulez aller ailleurs, bonne route et adieu et si..."

Waylander voulait au plus vite se séparer de ses poids, mais lorsque son regard croisa celui de Dardalion puis celui d'Ehlara, une boule se forma dans sa gorge, un mal qui ne l'avait plus habité depuis des dizaines d'années. Waylander était écartelé entre son besoin de solitude et continuer à aider cette elfe et le prêtre.

"Et si vous souhaitez aller à Minas Tirith, dépêchez-vous, je n'ai pas que ça à faire. Je n'aime pas ces bois."

Quel mensonge avait-il sorti là. Ces bois, ces arbres, l'Ithilien, sa patrie, son enfance, sa famille, ses enfants, sa femme, tous morts dans ses bois. Des images sanglates lui fouttèrent l'esprit tels des maux indescriptibles. L'Ithilien, le Paradis devenu Enfers pour Waylander, l'Assassin.

Soudain, Sutures renifla une nouvelle odeur. Une légère brise lui avait rapporté un parfum inconnu. Quelqu'un approchait. Il grogna faiblement, scrutant les broussailles devant lui.

J'avais dormi comme un bébé. En fait, cela avait été l'une des nuits les plus paisibles de ma vie entière. Cela aurait pu paraître étrange, étant donné que j'avais sommeille entourée de deux parfaits inconnus, deux hommes, pour le moins insolites. L'homme à la barbe grisonnante, que j'avais croisé hier, Waylander, m'avait je ne sais pour quelle raison inspirait une confiance totale. Il m'avait recueilli, pour cette nuit. Et il allait de soit que je n'étais vraiment pas habituée à ce qu'on m'aide de la sorte. En principe, je me saurais méfiée de cet homme que je ne connaissais pas et à l'apparence laissant deviner qu'il n'était pas inoffensif, mais mon 6em sens m'avait indiqué que je pouvais le suivre, je ne risquais rien avec lui.
Mais j'avais accepté de le suivre, et j'avais dormi d'une sommeil on ne peut plus calme. Et puis en fait, je n'étais pas seule avec Waylander et son "chien" -appelons le comme cela, même si personnellement, je trouvais qu'il traitait plutôt de la bête sauvage. En effet, un jeune homme était également sur le camp. Un humain.
J'avais deviné à sa robe qu'il s'agissait d'un prêtre. Je n'avais émis aucun commentaire ni ne lui avait adressé la parole. En le voyant, j'étais tout de suite arrivée à la conclusion que c'était l'un de ces hommes qui prêchait de culte des Valars, du Bien. Je sentie aussitôt une barrière invisible se levait entre nous, nous n'avions rien à voir. Les idéaux de ce style d'hommes étaient en général extrêmement idéalistes, pour en avoir rencontrer deux ou trois. Enfin, je décidais de ne pas le juger trop vite et je m'étais endormi un peu plus loin.

Le lendemain matin, je fus réveillée par la lueur éclatante du Soleil perçant à travers les feuillage verts et hauts des arbres de l'Ithilien. J'avais alors jeté un rapide coup d'oeil autour de moi, et m'étais rendu compte que Waylander avait disparut. Je n'en conclus nullement qu'il nous avait quitté pour de bon, je m'étirais donc à la manière d'un chat avant de bondir sur mes pieds, me sentant bouillante d'énergie. Le prêtre était réveillée, aussi. Il me fixait d'un drôle d'air, j'ignorais.
Décidant de faire un peu d'exercice, pour me réveiller, je sautais sur une branche très haut placée de l'arbre le plus proche et avait passé une bonne demi heure à exécuter des mouvements de haute voltige, d'arbre en arbre, de sommet en sommet. Je m'éloignais un peu du camp, ayant besoin de m'aérer les idée. J'ignorais que j'avais e point en commun avec Waylander: un besoin d'être libre comme le vent.
Et lorsque je revins, quelques minutes avant Waylander, Dardalion n'avait pas bougé. Je fus déçue de ne pas voir Waylander, du fait de ma capacité hors du commun à aimer et à m'attacher aux autres, il me manquait déjà.

Heureusement il arriva peu de temps plus tard, alors que je restais appuyée contre un arbre, silencieuse, jetant de temps à autre un regard en biais au prêtre humain, à l'autre bout du camp. Lorsqu'il arriva, Sutures en même temps, le chien se mit à renifler mes minuscule sac et mes cheveux, je ne pus m'empêcher de lui tapoter la tête, il sembla vraiment apprécié.
Puis Waylander se lança dans un monologue qui me blessa presque, du fait qu'il n'avait visiblement pas la moindre envie de continuer avec nous. Je le regardais droit dans les yeux, ne montrant rien de mon désarrois. En réalité, s'il me laissais, je ne savais vraiment pas ce que je ferais. Continurai-je à errer, à me perdre, à lutter contre les souvenirs d'une famille déchirée? Je n'en avais pas la moindre idée.
Mais alors je me commençais à me mordiller la langue, signe de mon angoisse, Waylander rajouta que nous pouvions l'accompagner à Minas Tirih si nous le voulions, il le dit d'une voix rude, mais je décidais de malgré tout, le suivre. Mon choix fut immédiat. Et maintenant ma force retrouvée, et étant à demi Maïar, passée maître dans le maniement de l'arme, et dotée d'une agilité et d'une vitesse hors norme, même pour une elfe , je pouvais sans aucun doute lui être d'une certaine aide.

Je sautais alors sur mes pieds et claironnais d'une voix clair comme du cristal:
"Moi, je viens."

Mais soudain, j'entendis des bruits de pas, plus loin dans les broussailles. Sutures sembla également l'avoir remarquait, il grignait légèrement en direction des bruits. Instinctivement, je formais dans la paume de ma main une petite sphère de flammes hautement concentrée, visant à nous protéger, au cas où tandis que mon autre man se posait à une vitesse foudroyante sur le pommeau de mon sabre...

C'était une sombre nuit d'automne. Il n'avait cessé de pleuvoir à verse depuis des jours, à tel points qui les rivières et les fleuves sortaient de leur lit et inodaient les villages alentours. La situation dans les forêts d'Ithilien n'était guère meilleure : la pluie avait rendu le sol boueux et glissant, des marécages se formaient, dissimulés par la végétation. Les voyageurs ne quittaient plus leur maison ou l'auberge qu'ils occupaient. Les marchands aussi étaient retardés par le mauvais temps, ce qui rendait l'approvisionnement des villes difficile. Cela faisait des années que l'on n'avait pas assisté à un tel déluge dans cette partie de la Terre du Milieu.

Une seule personne ne semblait pas incommodée par le temps immonde. Parmi les rares voyageurs qui l'avaient croisé, personne n'avait pu voir son visage. On ignorait qui il était et pourquoi il errait ainsi sous la pluie. Lorsqu'on lui adressait la parole, il ne répondait pas, ni ne réagissait, à tel point qu'on le crût sourd. Pourtant, il entendit les cris d'un enfant qui se noyait dans la rivière en crue, car il le sauva au péril de sa vie. Sa vie qui semblait ne pas avoir beaucoup d'importance pour lui. Certaines personnes s'interrogèrent en son sujet, mais la plupart l'oublièrent dès qu'il eût disparu à l'horizon, persuadées de ne plus jamais le revoir.

Il ne voyait pas le regard des autres. Il ne voyait plus rien, n'entendait plus rien, ne ressentait même plus rien. Sa vie entière était un gouffre immense. Les rares fois où il lui arrivait d'avoir des pensées sensées, il se demandait pourquoi il n'était pas encore mort. Il souffrait le martyre, autant physiquement que mentalement. On lui avait arraché et la personne qui lui était la plus chère, et son oeil gauche. L'hémorragie avait cessé pendant un jour, pour recommencer rapidement, et le jeune homme ne doutait pas que sa fin était proche. Du sang pourpre coulait de sa plaie, couvrant la moitié de son visage. Il devait avoir l'air terrifiant. Pour une fois, ce ne serait pas son oeil rouge qu'on craindrait.

Lorsque que la souffrance devint vraiment insupportable, Sento s'arrêta et s'écroula sur la terre trempée. Il se traîna à l'abri de la pluie, dans une petite cavité au flanc d'une falaise. Les mains plaquées sur son orbite vide, espérant calmer sa douleur, il se recroquevilla sur lui-même, incapable cependant de trouver le sommeil. Des rêves douloureux l'envahirent. Sento ouvrit les yeux et poussa un hurlement déchirant. De grosses larmes coulaient le long de son unique oeil. Le soleil s'était levé. Epuisé, Sento parvint cependant à se relever et à reprendre sa route à travers la forêt. Au loin, il crut apercevoir une clairière et, pris d'un soudain espoir, il s'élança dans cette direction. Bien vite, il discerna des silhouettes devant lui. Il s'en approcha encore.

"Qui êtes-vous?"

Il y a quelqu'un ? Ehlara peut être ?

"Laissez moi aller voir. Je reviendrai d'ici quelques minutes."
Annonçai-je à mes deux compagnons de fortune.

Sur ce, je m'élançais à une vitesse foudroyante sous les frondaisons de la forêt. Une fois hors de la clairière, la 'intensité de la lumière descendit en flèche, le ciel grisâtre était masqué mes les épais feuillages des bois de l'Ithilien. Il faisait plus froid, aussi. Entre les grands arbres filtraient des courant d'air assez désagréables et le vent soufflait en émettant d'étranges et inquiétants hurlements sonores; Arrivée à quelques dizaines de mètres de la clairière, j'arrêtais ma course pour scruter les alentours.
Il n'y avait pas un bruit, à par les cris poussés par le vent glacial. Ma longue chevelure rouge flamboyante auréolait mon visage de marbre tandis que je regardai de tous les côtés, me donnant l'air d'une apparition divine égarée. Ma robe noire voletait elle aussi au grès du vent, ondulant gracieusement. Je me sentis soudain stupide. Il n'y avais pas un chat dans les environs. J'avais peut-être eu une hallucination auditive en entendant les bruits de pas. En même temps, avec la famille que j'avais et ma réputation qui m'avait valu un certain nombre de mésaventures, j'avais mes raisons d'être paranoïaque. Mais toujours était-il que j'allais passé pour une imbécile devant Waylander et le prêtre pacifiste!

J'allais avoir l'air idiote quand j'allais revenir sur le camp les mains vides. Bah, je pourrais toujours prétendre avec vu un cerf ou quelque chose dans le genre. Oui mais non, Waylander était un chasseur averti et aurait entendu lui aussi le bruit si du gibier était passé par là.
Je m'apprêtai à retourner vers la clairière quand une silhouette émergea d'entre les troncs. Je sursautai, prise au dépourvu. Passé l'instant de surprise, je plissais les yeux pour mieux détaillait la silhouette marchant droit dans ma direction.
Mes yeux d'or en fusion zoomairent sur la personne approchant. C'était un homme à l'allure mince et fragile qui marchait d'un pas hésitant, boitant presque. Il portait une longue cape noirâtre dont les pans volaient autour de lui. Sa capuche était rabattue, il baissait la tête, aussi ne fus-je pas voir son visage. Mais je vis distinctement ses mains d'une pâleur mortelle, semblable à ma propre couleur de peau, émergeant de ses manches.
Puis, clignant des yeux, je retrouvai une vision normale et me demandai quoi faire.
Qui était cet inconnu? Que me voulait-il? Nom d'un chien, il avançait droit dans ma direction.

Je réfléchis un peu. Il semblait blessé. car même de loin, je pouvais voir qu'il marchait avec difficulté et je pus entendre que sa respiration était presque semblable à un sanglot. Mais que pouvai-je faire? Et si c'était un piège, une embuscade? Je regrettai vraiment de ne pas avoir dit à Waylander de venir avec moi.
Et l'inconnu encapuchonné se rapprochait de moi, inlassablement et péniblement.
Une aura mystérieuse et inquiétante l'enveloppait, aussi fus-je effrayée, l'espace d'une seconde. J'eus envie de m'enfuir, de rejoindre Waylander, mon protecteur.
L'instant d'après, je voulus lui jetais ma sphère de magma à la figure, tant je craignais de nouvelles représailles.
Et finalement, je m'en remis à mon instinct. Mon coeur me disais d'aller aider l'homme en face de moi, à quelques mètres. Mais la dernière fois que j'avais écouté mon coeur, j'avais manqué de mourir écrasée par des pans de montagne ensorcelés et j'avais laisser ma soeur enfermée dans son propre tombeau. Pouvais-je vraiment me fier à ce maudit instinct?

J'hésitais. Appeler mes compagnons, le détruire ou bien l'aider? Choix difficile lorsqu'on connaît les tours que la vie m'a joué. Puis, l'homme aux mains à la couleur du givre me lança d'une voix un peu chevrotante: "Qui êtes-vous?".
Cette simple question changea tout. Il ne me connaissait pas. Donc, il ne pouvait pas être envoyé par mon père pour me rayer une bonne fois pour toute de la surface de la Terre.
Je décidais alors d'aller le voir de plus près.
Je me précipitai vers lui. Dans mon vocabulaire "précipiter" signifie "courir plus vite que la lumière". Inutile de préciser qu'un une fraction de seconde, je fus plantée devant lui, à quelques centimètre.
Je relevai lentement la tête vers le jeune homme. Lui ne releva pas la tête, mais me regarda à son tour. Il n'eut pas besoin de baisser la tête, car j'étais petite, lui de haute taille. Bref, je pus voir un peu de son visage, malgré l'ombre que projetait sa capuche noire.
Dès que je vis sa figure, mes yeux dorés doublèrent de volume et mes pupilles verticales se dilatèrent, sous l'effet de la peur de de la surprise. je bondis d'un pas en arrière, mon coeur battait à la chamade.

Il avait un oeil... rouge. Un oeil rouge, comme Halassa, comme mon père! J'étais toute désorientée. Non mais c'était une blague? J'étais effrayée, paniquée. Mais il y avait pire: un long filait de sang jaillissait de sous une mèche argentée rougie par le sang. Sa joue était couverte de liquide rouge pourpre, brillant.
Je secouai la tête, pour me remettre les idées en place. Ma sublime chevelure couleur feu dégagea mon caractérique parfum suave et envoûtant. Je réfléchis un court instant.
L'inconnu me faisait peur. Je le regardai avec de grands yeux craintifs quand il approcha de nouveau d'un pas vers moi.
Son visage était brillant et perlé, comme s'il avait pleuré. N'y avait-il rien de plus malheureux et horrible? Il avait besoin d'aide.
J'hésitai de nouveau à l'aider. Son apparence était apeurante, et il semblait pourtant si jeune. D'ailleurs, il semblait à pien plus âgé que moi. Sans plus réfléchir, je saisis sa main fermement et me mis à le tirer vers la clairière, qui était encore assez loin.

Il traînait la patte et semblait éreinté, épuisé, vidé de toute énergie. Aussi arrêtai-je notre avancée laborieuse et appelait Dardalion, et surtout Waylander, à la rescousse:
"Waylander, Dardalion, c'est un jeune homme, il est blessé! Venez, tous les deux!"
Je n'aurai pas du m'arrêter car le jeune homme à l'oeil rouge semblait trop épuisé, il se laissa tomber par terre, contre un tronc d'arbre noueux. Je n'aurai pas du le tirer ainsi sans ménagement, surtout qu'il semblait vraiment à bout.
Je m'agenouillais près de lui en attendant Waylande, le prêtre et Sutures.
Prenant mon courage à deux mains, je soulevai avec mille précaution sa mèche argentée qui masquait son oeil. Comme j' m'y attendait, je ne vis par un autre oeil, mais un orbite totalement vide d'où s'écoulait un flot de sang.

Je grimaçais, tellement désolée pour lui que je sentais presque sa douleur. Le jeune homme à l'oeil manquait me regardait de son oeil valide avec un air indescriptible. Je retirai ma main, de peur de lui faire mal. Du bout des doigts, j'écartai de nouvelles larmes qui sortait de son oeil valide. Je lui proposai alors d'une voix un peu étranglée:
"Je m'appelle Ehlara, et moi et mes compagnons allons t'aider. N'ai pas peur. Je possède certains dons puissants, dont celui de réparer les blessures. Je pourrais, si tu le veux bien, alléger ta souffrance."
J'attendis sa réponse tandis que Waylander, Dardalion et Sutures surgissaient à leur tour d'entre les arbres...

[Messieurs, à vous de jouer Rolling Eyes

]

La jeune femme était d'une grande gentillesse. Bien sûr, elle s'était méfié de lui au départ, mais c'était tout à fait compréhensible. Mais contrairement à tous les autres, elle ne l'avait pas repoussé et traité comme un monstre. D'ailleurs, leur couleur de peau étaient semblables. Cependant, même en voyant son oeil, était restée correcte. Elle lui rappelait... son maître.
A cette pensée, le coeur de Sento se serra. Il ferma les yeux et retint ses larmes. Il ne devait surtout pas pleurer devant ces inconnus : pour qui le prendraient-ils ? Il devait se faire à l'idée qu'il ne reverrait plus jamais son maître. Il n'y avait plus aucun espoir.

Sento sentit des larmes couler de ses joues malgré lui. Fou de rage, il se mordit les lèvres jusqu'au sang. Il devait avoir l'air épouvantable : le visage ruisselant de larmes et de sang. Que pensaient-ils donc de lui ? Un lâche, un enfant, indigne même de leur aide ! Soudain, la jeune femme appela ses compagnons et se présenta. Elle avait l'air de vouloir lui venir en aide, ce qui était quand même une bonne chose. Sento n'en croyait pas ses yeux et ses oreilles : pour une fois, personne ne le rejetait ou le maltraitait. Pourquoi ?

Le pauvre jeune homme leva lentement son unique oeil rouge sur les deux nouveaux arrivants. Ils étaient fort différents l'un de l'autre. Le premier, qui se précipita aussitôt vers le blessé, semblait être un médecin ou un prêtre ; il paraissait sympathique. L'autre, en revanche, ressemblait plus à un rôdeur ou un chasseur. Il avait dégainé son poignard, méfiant. Il y avait de quoi : qui aurait fait confiance à un fantôme borgne ?

Le prêtre le soutenait, à présent. Sento n'osait pas bouger, de peur de se faire repousser. Ses souffrances étaient épouvantables : il allait mourir si personne ne le soignait. Faiblement, il ouvrit la bouche et prononça quelques mots à l'adresse du prêtre et de la jeune femme qui prétendait avoir des pouvoirs magiques.

"S'il vous plait... aidez-moi..."

[Bon, je rep rapidement, histoire de faire avancer ce sujet. Je rappel que Valeera et Kyros ne tarderont pas à arriver, de ce qu'ils disent. Wink

Alors avançons...]

Dardalion et Waylander étaient arrivés très vite. Et de cela, je leur était très reconnaissante. Cependant, Waylander ne semblait pas disposer du tout à faire confiance au jeune homme blessé: son poignard dégainé, l'air impassible. Il devait vraiment en avoir assez que tant d'inconnus s'insinue dans sa vie. D'abord, le prêtre, puis moi et enfin, le borgne aux cheveux d'argent.
Le prêtre pacifiste, en revanche, me vint en aide. Dardalion m'aida à soutenir le jeune homme. Il ne montra aucun signe de dégoût en découvrant à son tour la blessure de l'estropié, mais la vue du sang semblait ne pas lui plaire du tout. Nous installâmes plus commodément le borgne.
Je réfléchis alors. Je pouvais soigner ses blessures, Dardalion aussi. Nous nous consultâmes un instant du regard. Et finalement, je décidais de me chargeais de cette guérison moi même. Car, d'un c'était moi qui avait trouver le jeune garçon. De deux, je n'avais pas encore prouver ma valeur en matière de soins. Et de trois, je voulais aider moi-même le jeune homme. Je fis pars de ma décision à Dardalion, il se contenta de garder le blessé appuyé contre l'arbre et ne rechigna pas.

Je tentai alors de me rappeler comment on soigne un pareil blessé. De ma vie, je ne me souvenais pas de m'être servi de mes puissants pouvoirs autrement que pour attaquer. Faire de la magie pour le Bien était une vertu qui m'étais totalement inconnue, aussi me demandais-je un instant si je ne ferais pas mieux de laisser faire le prêtre. Mais non.
J'écartai de nouveau la mèche du garçon avec douceur. Le sang s'écoulait toujours de son orbite vide, je vis Dardalion cligner des yeux. Prenant une grande inspiration, j'appliquais ma main glacée et délicate sur l'orbite du jeune homme qui poussa un gémissement qui me fis pitié.
L'instant suivant, je fermai les yeux et me concentrai. Je rassemblais mes forces, m'apprêtant à donner à l'estropié devant moi un peu de ma force vitale, et ressouder ses graves blessures. Lentement, je sentais une force immense et chaleureuse traverser tout mon corps et se concentrai dans ma main, posée doucement sur l'orbite vide du garçon blessé.
Il était vraiment blessé, et l'hémorragie était terrifiante. Aussi ne passa-t-il un certain temps où personne ne bougea. Je gardai ma main appuyée sur l'orbite de l'homme, laissant un flux bienfaisant soigner sa terrible plaie.

Puis, après un long moment d'immobilité, je retirais ma main, couverte de sang. Un silence de plomb tomba aussitôt sur notre compagnie. Je relevai timidement les yeux vers le jeune homme que j'espérai avoir bien soigner, ne faisant aucun commentaire sur ma main ensanglantée. Je manquai de tomber à la renverse en voyant que l'orbite toujours vide de l'homme était nettoyée, nette, soignée! Nom d'un chien, j'avais réussit à me servir de ma magie pour faire quelque chose de bien!
Waylander se tenait derrière moi, me contemplait avec un intérêt nouveau. Je lui souris, ma foie très fière de moi. Et j'aurais juré qu'il me rendis l'ombre d'un sourire, lui aussi. Alors, Waylander se tourna vers le jeune homme dont l'orbite ne saignait plus sans dire mot.

De mon côté, je regardais ma main couverte de sang d'un drôle d'air. je me souvins alors qu'il y avait un ruisseau à quelques dizaines de mètres, mais je préférais ne pas quitter les hommes tant que tout ne serais pas régler. A la suite de cet épisode, qu'allait-t-il se passer?
Je me décidai alors à poser la question que tout le monde devait se poser:

"Bon... Et maintenant?"

[En retard...]

Dardalion ouvrit les yeux. Se redressant sur son séant, il observa d'un oeil encore endormi les cendres du feu de la veille. Puis, soudainement, comme chaque matin, il redevint vif et réveillé, observant autour de lui, constatant qu'il n'était pas seul. De Waylander, nulle trace. En revanche, se trouvait également dans la clairière une très belle elfe. Le jeune prêtre ayant fait voeu de châsteté, il savait qu'il ne devait pas éprouver pareille réaction, pourtant, cette vsion excita ses organes génitaux. Embarassé au possible, Dardalion se félicita d'être encore assis et à demi retourné, ce qui disimula son érections aux yeux attentifs de l'elfe. Le jeune homme, pour se calmer, ferma les yeux et récita une courte prière basique à chacun des Valars.

Quand il émergea de sa transe, Waylander était revenu, et la belle elfe lui disait qu'elle venait avec lui. Dardalion, sans chercher à comprendre, se sentit lié à ces deux personnages, et ajouta :

"Je viens aussi."

Quelques minutes plus tard, alors qu'ils partaient presque, le ciel se couvrit de nuages, et le temps devint lourd. Sur-ce, un nouvel individu fit son apparition, et Dardalion le détailla de la tête aux pieds. C'était un jeune homme, qui ne devait pas avoir plus de cinq années d'écard avec le prêtre. De sa tenue, Dardalion ne retira rien de capital, mais fut frappé de stupeur en découvrant son visage : celui-ci était à moitié couvert de sang séché, l'orbite correspondante était sanguinolente, et le liquide carmin s'écoulait encore de l'orifice. De l'autre côté du visage, la peau était baignée de larmes, offrant un contraste frappant.

Dardalion éprouva de suite de la compassion pour Sento, et, le premier, il s'avança, la mine soucieuse, empli de pitié :

"Nous ne sommes que d'humbles voyageurs. Cet homme est une espèce de ... mercenaire, je suis prêtre des Valars, et nous sommes bien accompagnés" finit-il en inclinant la tête vers Ehlara.

Comme Sento ne répondait rien, Dardalion prit les devants, et avança d'un pas, désirant guérir la blessure du jeune homme. Avant même que d'autres paroles n'aient été échangées, l'elfe avait devancé Dardalion, et, quelques instants plus tard, elle avait guéri les plaies de Sento. Indécis quant à la marche à suivre, Dardalion émergea d'une brève rêverie : ce jeune homme borgne face à lui devait certainement être blessé plus profondément en son coeur. Aussi, s'avançant jusqu'à lui, il jeta un regard à Waylander avant d'annoncer :

"Il va nous falloir marcher vers la Cité Blanche... Je suis prêtre, au service des seigneurs de Valinor... Si tu voulais me parler de toi et de ton histoire, ils pourraient te soulager de tes tourments... au moins en partie... Qu'en dis-tu ?"

Sur-ce, la petite troupe se mit en marche : Waylander allait devant, Sutures sur ses talons. Ehlara les suivait d'un bon pas, et Dardalion suivait aussi, à l'arrière, et, d'un signe de la main, invita Sento à les suivre et à se confier à lui...

[Pfiou... quelques jours pas là et hop !^^ Z'êtes allés un peu vite pour moi Smile

Je me permets donc de changer quelques choses au sujet de mon perso Wink

]

Lorsque Ehlara cria afin d'appeler ses deux nouveaux compagnons, quelle fut sa surprise lorsqu'elle vit une masse sombre apparaître derrière Sento. Waylander les avait retrouvé, arbalète en main. Il avait saisi les vêtements de l'inconnu et l'avait observé avec attention, lorsqu'il vit que le jeune homme ne représentait aucun danger, il lâcha prise et s'écarta lentement se rapprochant d'Ehlara. Dardalion apparut peu après et Sutures était déjà aux pieds de son maître, scrutant de ses yeux oranges le nouveau venu. Comme son ami canidé, Waylander ne sentait pas bien, presque oppressé. Il était entrainé dans une histoire qu'il n'avait pas envie de connaître et cela faisait le troisième individu à pénétrer dans sa morne vie. Alors que tous s'affairaient autour de Sento. Waylander scrutait les environs, l'air soucieux. Un danger... il sentait un danger. Son instinct ne l'avait jamais trahi en vingt ans.

Patiemment, il attendait que Sento soit soigné. Mais l'Assassin était pressé de quitter ces bois de malheurs, tous ces arbres étaient une parfaite cachette pour leur tendre une embuscade. S'ils étaient attaqués, certains n'en ressortiraient pas, Waylander le savait. Ses muscles se raidirent alors à cette pensée et son regard retomba sans le vouloir sur la jeune elfe Ehlara. La nuit dernière, il n'avait pas pu discerner correctement son visage mais à présent qu'il la revoyait à la lueur du soleil, elle lui rappelait sa femme... Waylander tourna la tête dans l'ombre tandis que ses traits devinrent plus sévères. Ce passé... ne le laisserait-il jamais en paix ? Sans doute que non.

Puis lorsque Dardalion les invita à partir pour Minas Tirith, Waylander se redressa suivi de Sutures et répondit.

"Allons-y et dépêchez-vous, si quelqu'un traîne, je ne l'attendrai pas."

Mais au fond de lui, Waylander savait ce qu'il ferait si tel devait être le cas. Il se battrait comme il l'a toujours fait.

La petite compagnie se mit alors en route et après quelques heures de marche, Waylander proposa de faire une halte alors qu'ils avaient atteint la frontière entre l'Ithilien et les campagnes d'Osgiliath.

"Cet après-midi nous franchirons l'Anduin et ce soir, nous serons à la Cité Blanche."

Alors que tous étaient en train de s'installer pour manger leur nourriture, Waylander s'assit en tailleur face à la forêt sur un rocher plat. Sutures près de lui. Son arbalète chargée était posée à côté de lui et sa cape entrouverte laissée entrevoir ses couteaux de lancer dans la sangle avait été desserée pour une meilleure utilisation. Durant un instant, les yeux couleur sable de l'Assassin se posèrent à nouveau sur Ehlara et il se maudit pour cela...

Voyager avec des hommes était la chose la plus bizarre que j'avais fait jusqu'à présent. Sérieusement, pourtant lorsque on connaît mon parcours, on pourrait penser que plus rien de pouvait plus m'étonner. J'avais traversé à pied la moitié de la Terre du Milieu, avant passé Cirith Ungol sans me faire repérée, avait sauvée un ange d'une mort certaine, avait échappé à des enchantements mis en place par un mage aux talents extraordinaires et lutter contre des forces inhumaines, mais voyager avec des inconnus était vraiment troublant et étrange.
Je ne parvenai pas à aller vers eux. Waylander m'impressionnait, Sento me touchait et Dardalion... Il ne me disait rien. Il prêchait l'amour des Valars, j'étais le péché même. En fait, j'aimais bien le chien de Waylander. Il bondissait autour de moi en permanence, et il me fit sourire plusieurs fois. Jusqu'à la pose déjeuné, Sento et Dardalion restaient prostrés en arrière, discutant en chuchotant presque. Waylander allait devant, je le suivait avec Sutures.
Au bout de quelques heures, Waylander décida de faire une pause. Nous nous installâmes en face des bois. J'étais une elfe, et du sang maïa coulait dans mes veines, inutile de préciser que je n'avais ni faim, ni mal aux pieds, ni ne ressentais de fatigue. Aussi décidai-je de laisser ma part de nourriture aux hommes.

Sutures alla se coucher au pied de son maître, assis sur un rocher grisâtre et plat. Sento et Dardalion ne se quittaient pas, je me senti pour je ne sais quelle raison un peu mal à l'aise. En fait, j'étais extrêmement reconnaissante envers Waylander de m'avoir secouru. Mais je ne savais comment le remercier. Je ne savais pas quels mots employés, pour exprimer à quelle point son aide m'était précieuse. Car j'avais un point en commun avec Sento, on m'avait toujours rejetée. Pas pour les mêmes raisons que lui, mais le fait que quelqu'un me prenne sous son aile me toucher beaucoup. Aussi décidai-je d'aller lui en toucher deux mots. Tournant le dos à Sento et Dardalion un peu raidement, je vins m'asseoir près de Waylander qui venait justement de poser ses yeux sur moi.
Une fois assise à côté de l'homme et du chien, je me lançai:
"Je... Je voulais vous dire que je vous suis extrêmement reconnaissante de ce que vous faites pour moi, en m'acceptant avec vous. C'est la première fois qu'on fait preuve d'autant de générosité à mon égard. Je ne vous raconterai pas mon histoire car elle est triste et pitoyable, mais je veux seulement que vous sachiez à quel point votre geste me touche. Car même ma famille n'a jamais voulu de moi. Voilà, c'est tout, je crois. J'espère que nous apprendrons à nous connaître, vous savez que vous pouvez compter sur moi, et je... je pense aussi pouvoir compter sur vous."

Je m'empressai ensuite de sauter du rocher, sans regarder le chasseur, j'avais besoin de me dégourdir les jambes. Je n'avais pas réussit à parler à Waylander de l'éventuel danger que je réprsentais, dans la mesure où je souffrais d'un dédoublement de personnalité. Quoique... Depuis ma rencontre avec ces hommes, je n'avais été victime d'aucune intrusion mentale. Je souris toute seule, satisfaite. Après tout, ce n'était pas si difficile, j'étais même très fière d'avoir fait le premier pas. Dans une équipe -car c'était que nous étions- il fallait se connaître.
Je décidai alors d'aller également faire la connaissance du prêtre itinérant qui me regardait de travers et du jeune homme aux cheveux d'argent. Ils étaient tous deux intallés sur l'herbe, aussi je les rejoins d'une pas sautaillant et aérien, comme toujours.
Je m'assis près des deux jeunes humains avec ma grace et mon élégance habituelle. Alors que les deux jeunes garçons dardaient sur moi des regards étonnés je fis à l'adresse de Dardalion, qui me semblait bien distant:

"Je crois que nous n'avons pas été présentés, je me nomme Ehlara. Vous êtes prêtre, non?"
J'avais parlé un peu sèchement, sans le vouloir. Il ne m'avait jamais encore adressait la parole ni même demandait mon nom, je trouvais son comportement borné. En attendant la réponse du prêtre idéaliste, je tournai un instant mon regard doré vers Sento, et je lui souris d'un air affable, deux fossettes se creusèrent dans le satin de mes joues pâles.
J'en profitais pour m'assurer que son orbite était toujours bien net, eh bien oui!

[Post vite rédigé, sorry --' Dardalion, Sento et Cie, je vous laisse poster Wink

]

[C'est déjà bien assez =)]

Dardalion était embarassé, mais ne le montra pas : quels que soient les réactions que cette elfe pouvait provoquer, il ne devait pas le montrer. Et cela, il arrivait plutôt bien. Sa mission consistait aussi à informer les personnes des croyances de ceux qui adoraient les seigneurs de Valinor :

"Oui, je le suis : je vais sur les routes, essayant par mes maigres moyens d'apporter paix, sérénité et réconfort sur mon passage..."

Voyant que la conversation était en train de s'engager, le jeune homme laissa la réplique à ses interlocuteurs. Dans le même temps, un sentiment de malaise le gagnait : cette forêt lui pesait...

Le prêtre semblait en effet très sympathique, et Sento sentit qu'il pouvait lui faire confiance, ainsi qu'à la jeune femme. Il fut cependant étonné par la manière dont les deux hommes se comportaient envers elle : ils semblaient embarrassés en sa présence mais admiratifs. Quelles étranges réaction. Sento, lui ne se sentait pas intimidé le moins du monde, enfin, pas plus qu'avec les autres. Il ne comprenait pas les réactions des autres.

Il comprit que ses nouveaux compagnons créaient peu à peu un dialogue, et décida d'y participer.

"Vous semblez être un homme bien, monsieur le prêtre. C'est extrêmement généreux de votre part d'aider ainsi les gens. Vous êtes le seul que je connaisse à agir de cette manière. Mais je doute, hélas, que vous puissiez faire quoi que ce soit pour moi..."

Aussitôt, il regretta ces paroles. Pourquoi tant de pessimisme ? Ces gens semblaient relativement heureux, pourquoi venait-il gâcher leur vie ? De nouveau, il allait être rejeté et méprisé.

Eh voilà, Dardalion était prêtre! Je voyagai avec un prêtre... Non mais où allait le monde?! Waylander l'Assassin passait encore, mais Moi, Ehlara, voyager avec un modèle de vertu! Mon Dieu... En considérant de nouveau Dardalion d'un oeil attentif, je du m'empêcher d'éclater de rire. Il semblait si gentils. Et si naïf. Je me promis de ne jamais lui parler de mes particularité et de mon histoire. Pour ne pas le choquer. Et Dardalio n'était qu'un pauvre humain.
Sento me sortit de mes réflexions sur Dardalion en se joignant à la discussion. Enfin, il parla a Dardalion. Sento, contrairement à moi, semblait apprécier l'innocence et la générosité du prêtre. Personnellement, même si je ne connaissais que peu Dardalion, je le concevais comme un personnage très idéaiste. Bref, je ne me vexerai pas que Sento ne me parle pas. En fait, cela m'indifférait complètement. Bah, j'étais habituée a ce que l'on ne m'adresse pas la parole.
Enfin, je supposais que Dardalion était un personnage plus avenant et paisible que moi. De lui émanait une étrange aura de sérénité, chose que je n'avais pas. Aussi, il était normal que Sento préfère se confier à lui.

Sento tint cependant un discours qui m'intrigua et me troubla. Cependant, comme il s'adressait au prêtre, je ne relevai pas. Bien que je sois secrètement énervée que Sento ne daigne m'adresser la parole, à moi qui l'avais sauvé, aider et accepté, je me levai et partit d'un pas à la fois dansant et raide vers Waylander, sans piper mot. Waylande rme regarda revenir vers lui d'un air étonné, je m'assis lourdement à côté de lui, les yeux dans le vague.

"Waylander... Je crois que je vais avoir du mal a m'intégrer."Déclarai-je, me rendant compte d'une vérité frappante.

Dardalion soupira intérieurement, attristé : qu'avait bien pu vivre Sento pour se sentir autant gêné à la simple idée d'en parler ? Comprenant néanmoins le malaise du jeune homme, il décida d'engager la conversation à propos de ce qui lui était arrivé. Se donnant un air compréhensif et plein de sollicitude, le jeune prêtre répondit :

"Moi, je ne pourrais certainement rien faire. Mais si tu me racontes ce qui t'es arrivé, je suis presque certain que tu te sentiras mieux après."

Comme Sento ne semblait pas vouloir parler, Dardalion ajouta :

"Nous sommes tous ici des gens de confiance... je crois."

Croisant le regard de Sento, il l'encouragea d'un signe de tête, avant de se concentrer, appellant l'aide des seigneurs de Valinor pour l'aider à guérir Sento moralement... Néanmoins, pas de miracle : le jeune homme se guérirait lui-même en se soulageant de ce fardeau.

Prêt à écouter, Dardalion murmura pour lui-même, la tête légèreent levée vers le ciel :

"Estë la Douce, écoute ma prière. Daigne prêter l'oreille aux malheurs de cet individu..."

Ces gens voulaient vraiment l'aider. Ne voyant plus de raison à cacher encore plus longtemps les raisons de son malheur, Sento se décida enfin à parler.

"J'ai toujours été exclu à cause de mon apparence spéciale : personne parmi les Elfes, où je vivais, n'avait des yeux rouges et la peau si pâle. On me maltraitait autant physiquement que mentalement. Et puis un jour, un enfant m'a sauvé et pris sous son aile. Je suis devenu son serviteur et meilleur ami. Tout allait parfaitement bien... j'étais heureux ! Et un jour, la famille du Maître a été trahie et tuée. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour le sauver, mais j'ai échoué... Il l'ont emmené..."

Sento fondit soudain en larmes. Ce souvenir douloureux refaisait surface dans son esprit, plus réel que jamais. Le jeune homme aurait voulu hurler de rage. Quel incappable il était ! Sa mission était de protéger son maître jusqu'au bout, et lui l'avait tout simplement laissé mourir ! Car comment son frêle ami aurait-il pu survivre à une telle blessure ?

Sento leva ses yeux embués vers le prêtre. Il ne vit même pas que la jeune femme s'était rapprochée d'eux. Malgré toute leur gentillesse, ils ne pouvaient rien pour lui.

Waylander écouta d'abord Ehlara qui lui parlait, le remerciant de tout ce qu'il avait fait pour elle. Personnellement, l'Assassin se demandait bien ce qu'il avait fait pour elle, la sauver ? Elle n'avait pas l'air en danger. L'héberger ? Ils avaient dormi dans un bois où les risques étaient partout. Non, il ne voyait vraiment pas. Pour lui, il s'était engouffré dans une histoire pas possible... c'est tout.

" Générosité ? Je ne vois pas en quoi. Ce que je vois moi par contre c'est que tout ce beau monde nous met tous en danger. Je ne suis pas du genre à n'avoir que des amis. "

Des amis. Waylander n'en avait plus depuis des années. Tous ses anciens amis étaient soient morts, soit ils s'étaient perdus de vue, la voie que l'Assassin avait prise ne permettait pas à un lien d'amitié de se tisser durablement. Ehlara repartit vers les deux autres hommes qui parlaient entre eux. Waylander resta attentif à l'environnement des alentours : il était le seul à se soucier du danger, pour l'avoir trop souvent cotoyé. Et voir les autres si calmes à parler d'il ne savait quoi le rendait hors de lui. Comment pouvait-on être aussi inconscient ?
*Tsss... ils ne feraient pas long feu en Harad* pensa-t-il en se remémorant son dernier voyage périlleux qui l'y avait mené.

En effet, sa dernière cible était un haut dignitaire de Pâzgar appartenant à la Cour de la Reine du Harad. Il était parvenu à rentrer assez facilement dans la cité en fin de matinée à l'heure où la faim commence à gagner les soldats. Puis il avait attendu toute la journée, observant sans se faire remarquer. Il avait laissé Sutures à une relation habitant à quelques lieues de la capitale. Relation qu'il ne considérait pas comme quelqu'un de confiance mais qui lui serait fidèle tant que Waylander le paierait.
Bref, la nuit durant, il neutralisa un garde, revêtit ses vêtements et pénétra dans le palais sans le moindre souci. Ensuite, ce fût du gâteau pour Waylander l'Assassin. Une dague en plein coeur. Dix minutes plus tard, l'Assassin était aux portes de Pâzgar.

Bien que la mission se soit bien déroulée, Waylander eut vent plus tard que sa relation l'avait dénoncée en contrepartie d'une jolie somme d'argent envers la couronne de Harad. Des tueurs avaient sûrement dû être envoyé après lui dès lors. Depuis Waylander regardait sans cesse au-dessus de son épaule, semant de fausses pistes pour égarer ses poursuivants. Mais s'ils devaient le rattrapper, il choisirait le terrain.

L'Elfe revînt alors vers lui, le sortant de ses souvenirs.

" À qui le dis-tu, elfe. Ca ne tiendrait qu'à moi, je serai déjà parti loin d'ici. Mais ce prêtre m'a jeté un sort j'en suis sûr. "

La situation devenait compliquée pour Dardalion : l'elfe et Waylander discutaient entre eux, visiblement sur lui, et il ne savait pas quoi dire pour réconforter Sento, qui commençait à se refermer une nouvelle fois sur lui-même. Indécis, Dardalion appela sur lui la bénédiction d'Estë la Douce, et un délicat rayon de Lumière de Valinor vint les baigner, Sento et lui. Et, par quelque incroyable effet, les coeurs des deux jeunes hommes se remplirent d'optimisme, et les noires pensées qui les habitaient quittèrent leurs esprits.

Plein de gratitude envers ce présent que lui faisaient les Valars, Dardalion croisa le regard de Sento, et, pour appuyer l'effet bénéfique de la lumière, murmura :

"Mais il n'est peut-être pas mort : pourquoi l'auraient-ils enlevé pour le tuer ensuite, alors qu'ils pouvaient le faire immédiatement ?

Je pense qu'ils avaient un quelconque intérêt pour lui... Il est donc peut-être encore en vie. S'il se trouvait quelqu'un pour le rechercher..."

Le prêtre était un homme bien, Sento en était sûr à présent. Son optimisme le rassure un peu. Au moment où Dardalion pria la déesse Estë, un doux rayon de lumière fondit sur eux. Le coeur de Sento se remplit de joie et d'espoir. Peut-être était-ce vrai... peut-être son Maître était-il toujours vivant. Non, il ne pouvait pas le croire : sa déception serait bien pire en cas d'échec. Et il ne survivrait pas à un deuxième choc.

"J'aimerais vous croire. Mais je ne peux m'accrocher à un tel espoir, aussi logique fût-il. Cependant, je dois reconnaîte que vous avez peut-être raison. Vous pensez qu'il est toujours vivant ? Que je devrais... le rechercher ?"

Il osait à peine y penser. Son coeur commença à battre plus fort dans sa poitrine.

Dardalion restait confiant : si cette idée lui était inspirée sous la lumière de Valinor, elle devait être vraie. De plus, il sentait qu'il devait suivre ce jeune homme dans sa quête... plutôt que de rester auprès de Waylander, qui semblait avoir une influence éfaste sur la pureté de son esprit. En effet, Dardalion se sentait comme souillé par une violence, un mal, qui semblaient émaner de l'assassin : soit celui-ci lui avait jeté un sort, soit il y avait d'autres forces à l'oeuvre. C'est pourquoi, entre l'elfe qui l'intimidait et Waylander qui l'effrayait, Dardalion désirait mieux connaître Sento, avec qui il se sentait en meilleure compagnie.

Plein de sollicitude, le jeune prêtre répondit à Sento, de manière à lui faire gagner en assurance :

"Il n'y a aucune raison concrète de penser le contraire : je pense qu'il est toujours vivant, quelque part en Terre du Milieu. Et vos deux destins sont étroitement liés : vos chemins devraient bientôt se croiser à nouveau.

Je pense que le meilleur moyen de le revoir est de partir à sa recherche... et, en admettant que lui-même fasse de même, vous devriez vous retrouver."

Et, hésitant, Dardalion ajouta, se mettant à tutoyer Sento, en espérant que lui ferait de même de son côté :

"En admettant que tu ailles à sa recherche, je pourrais t'accompagner ?"

C'était un véritable plaisir de voyager en telle compagnie. Sento se liait très rarement avec d'autres personnes, et jamais aussi vite. Le prêtre venait de gagner sa confiance et son amitié. Cependant, le jeune homme ne se sentait pas encore très digne de ses nouveaux compagnons. A la première occasion, il leur prouverait sa valeur et sa loyauté. Soudain, il se sentit un peu honteux d'être voué ainsi à une autre personne que son maître. Mais il était incapable d'être autre chose qu'un serviteur : c'était sa façon de montrer sa reconnaissance et son affection. Il n'enterrait pas son maître pour autant.

Oui, sa décision était prise. Sento inspira profondément et se tourna vers Dardalion, le regard franc et décidé.

"Merci de votre aide. Je ne l'oublierai pas. Vous avez raison : je dois partir à sa recherche. Et je serais très heureux que vous m'accompagniiez. J'aurai bien évidemment besoin d'un compagnon comme vous et de vos précieux conseils."

Alors, le pâle jeune homme eut un sourire, bien mince mais pourtant si plein de joie et de promesses. C'était la première fois qu'il souriait depuis l'incident. En vérité, Sento ne souriait presque jamais, et riait encore moins. Mais il était dans une bonne voie. Il tendit la main à Dardalion pour sceller leur accord.

Aux dires de Waylander, je ne pu m'empêcher de rire, d'un rire cristallin et argentin qui résonna dans toute la clairière. Cet espèce d'ours me faisait rire. Et très rares étaient les personnes m'ayant fait sourire. Quelle mauvaise foie! Il préférait accuser Dardalion de lui avoir jeter un sort plutôt que d'avouer qu'il n'était qu'un homme qui avait sortit une jeune femme des démons de son passé et qui avait prit sous son aile un borgne.
Un borgne qui, d'ailleurs, je le sentais, n'aillait pas rester longtemps avec nous. Lui et l'autre prêtre conversaient à voix basse. Ils n'allaient pas faire long feu à nos côtés. Moi, je me demandai si je restai ou pas.
D'un côté, j'avais très envie de rester auprès de Waylander. Une aura rassurante émanait de lui, et je me fichais de ses éventuels ennuis. Personnellement, un mage très puissant, mon père, était à mes trousses. Alors bon. Si lui aussi était traqués, nous serions plus forts à deux.
D'un autre côté, je savais qu'il fallait que je retourne à Cirith Ungol, dans le tombeau de ma soeur, pour récupérer l'anneau magique que la montagne renfermait. Et puis, si Waylander ne voulait pas de moi, je n'allais pas le forcer.

Enfin, pas trop.

"Si vous voulez bien de moi, je propose que nous partions. Pour moi non plus, il n'est pas bon de traîner dans le coin. Je ne suis pas non plus du genre à n'avoir que des amis. Comme ça, nous sommes deux. Je propose que nous partions dès maintenant pour la Citée Blanche.

Puis je me tu, quelques instant, l'air en pleine hésitation. Bon sang, si Waylander m'envoyait balader, je n'aurais d'autre choix que de retourner en arrière. Je devrai affronter mon père, sauver ma soeur, récupérer mon artefact toujours à Cirith Ungo, résoudre les mystères de mon passé, et rendre une petite visite à Halassa, la Maîtresse des Miroirs, ma soeur cadette.
Ah non! Il était hors de question que je reprenne mon errance. Non, non et non. Je m'étais promis de ne plus jamais me retourner mais si Waylander me lâchait, je n'aurais pas le choix.
Ou il me faudrait me trouver un autre compagnon de route. Et si Waylander n'était pas un cadeau, j'étais entichée de lui, pas dans le sens amoureux, précisons. Je n'avais jamais eu la présence réconfortante et rassurante d'un père, et de Waylander émanait ce sentiment de sécurité.
Pour la première fois de ma vie, je n'étais pas effrayée en permanence.
Grâce à Waylander et à son sale caractère. Alors il n'avait pas intérêt à décréter qu'il poursuivait la route seul!
Je lui demandai donc, d'une voix prudente:
"Et... Voulez-vous au moins de moi ? Je ne serais pas un poids. Je suis une elfe, et du sang maïa coule dans mes veines, je ne puis vous être un fardeau. De plus, je ne crains pas le fait que vous ayez des ennuis. Je ne suis pas qu'une frêle jeune femme.
Et je crois qu'à deux, tout est plus facile, non?
Je dis à deux, parce que je ne pense pas que Sento et l'autre suivent. S'il vous plaît, ne me rejetez pas..."

Quelqu'un pourrait-il répondre? Waylander, faut qu'on bouge un peu et c'est toi le Chef. Merci de répondre vite, Chef, donc.

[Me revoilà. Pour information, je n'ai pas eu de vacances cet été et je me suis occupé de mon forum jusqu'à peu alors ayez pitié Rolling Eyes

]

Ehlara éclata de rire. Ce rire. Aussitôt, les souvenirs remontèrent à la surface, replongeant l'Assassin dans son triste passé. Ses deux filles jumelles jouant dans les champs, avec leurs belles robes faites par leur mère. Dakeyras courrait derrière ses filles, en attrapant une puis l'autre et les faisant tourner dans ses bras endurcis. Le bonheur.

S'il vous plaît, ne me rejetez pas...

Waylander quitta à nouveau son rêve lorsque l'elfe termina son monologue. Le Voleur d'Âmes jeta un oeil à Dardalion et à Sento qui discutaient toujours plus loin. Son ouïe lui permit de dicerner quelques bribes de la conversation et comprit qu'ils avaient en tête de partir à la recherche de quelqu'un. Tant mieux, ils ne le gêneraient plus. Waylander descendit de son rocher plat sans pour autant répondre à Ehlara ce qui, peut-être, la frustra. Il se dirigea vers ses affaires suivi de près par Sutures, son fidèle chien. Se rapprochant des deux hommes, il leur glissa quelques paroles :

"Il est temps d'y aller. Soit vous venez avec nous, soit vous partez de votre côté mais je ne vous attendrai pas. Faites un choix."

Puis Waylander fit demi-tour, se rapprochant de la jeune elfe qui attendait toujours une réponse.

"Depêchons, il nous faut atteindre la cité au plus vite. Je ne t'attendrai pas éternellement, elfe. Te sens-tu capable de marcher toute une nuit sans avoir à t'arrêter ? Car c'est ce qu'on va faire cette nuit."

L'Assassin n'aimait pas ces bois et restait près de cette frondaison d'arbres ne lui plaisait pas. La Reine de Harad avait envoyé des assassins ou des mercenaires à ses trousses, il en était sûr. Comment pouvait-il en être autrement ? Après tout, tuer un noble fait toujours quelques vagues, il suffit juste de savoir nager pour y résister. Waylander vérifia son arbalète, elle était encore repliée à son flanc pour éviter d'user les cordes des deux arcs. En dix secondes, il l'aurait enclenché si le danger devait être pressant. Il n'allait plus avoir qu'une personne à surveiller et à protéger s'il le fallait. Protéger... voilà qu'il pensait aux autres à présent. Décidément le sort de ce prêtre était efficace...

Que Waylander ne me répondit pas ne me frustra pas, étonnement. J'étais habituée au silence. Je me contentai donc de la suivre dans yeux alors qu'il se levait et se diriger vers les deux autres. Ils conversaient toujours discrètement, à ma plus grande exaspération. S'il y avait bien une chose que je haïssais, qui me rendais aussi agressive que triste, c'était bien les messes basses et les secrets. Il fallait me comprendre, j'avais été plongée dans un univers mystérieux et secret depuis ma naissance.
Alors stop, halte. Soit ils partaient soient ils venaient. Mais qu'ils cessent leur petite conversation privée. C'était d'une disgrâce finie. Après, qu'ils viennent ou pas, cela m'étais parfaitement égal. Ils faisaient ce qu'ils voulaient, ils ne me faisaient ni chaud ni froid. Le prêtre n'avait pas l'air de me porter dans son coeur, c'était réciproque. Je détestai ce genre de personnages bienfaiteurs et terriblement bons. Je ne comprenais pas la beauté de leurs actes. Pour moi, ils étaient vains, impuissants, et tellement pleins de bonnes intentions que c'est était désagréable. Tellement pleins d'espoir que je ne pouvais m'empêcher de les jalouser un peu.

Quand à Sento, je ne savais pas quoi penser. Je l'avais aidé, je n'attendais aucune autre reconnaissance que celle d'un sourire, un simple sourire. N'ayant jamais reçu une quelconque preuve d'affection, un simple signe de main me faisait bondir de joie. J'étais une émotive.
Alors que Waylander glissait deux mots aux chuchoteurs, je me redressai. Et lorsque il me parla de nouveau, je répondis de ma voix envoûtante:

"Sans problème."

Comme pour insister sur la vérité de ces paroles, je sautai du rocher et rejoignait Waylander d'un bond gracieux. J'étais prête. Alors que Waylander vériéfiait le bon état de son arbalète, je fixais mon regard d'or en fusion sur Sento et Dardalion. Toujours assis par terre, interrompus dans leur conversation. Allaient-ils nous suivre? J'en doutais fortement. Le prête devait être terriblement traumatisé, effrayé, horrifié par notre maléfique et ténébreuse présence. Diantre, des méchants! Voilà un autre problème avec Dardalion, on était tout de suite impure à ses yeux, néfaste. Lui était le bien incarné. Et blablabla.
J'eus presque envie de lui tirer la langue, comme une enfant.
Seulement comme j'étais tout de même un peu plus mature, je dis bien un peu, je me contentai de leur lancer d'une voix neutre:

"Alors, vous venez?"

Sento n'avait pas eu besoin de beaucoup réfléchir pour prendre sa décision : il allait partir.
Bien sur, il était grandement reconnaissant à Waylander et Ehlara pour leur aide, en particulier parce qu'ils ne l'avaient pas repoussé. Mais il ne se sentait tout de même pas à l'aise avec eux. Le prêtre, en revanche, lui inspirait plus confiance : il avait été d'une grande gentillesse avec lui, s'était montré compréhensible et optimiste. Oui, Dardalion lui avait rendu confiance en lui. Il l'avait aidé à y voir plus clair, et maintenant, Sento était animé d'un nouvel espoir : son maître était peut-être encore vivant.

Mieux valait donc retourner au Gondor, où ils s'étaient quittés pour la dernière fois. Le voyage ne serait surement pas trop long, mais qui sait ce qu'ils rencontreraient en chemin ? Le cœur plus léger, le jeune homme se leva.

"Non, mademoiselle, moi je ne viens pas. Je vous remercie de vous être occupés de moi, et je regrette de ne pas pouvoir vous remercier comme il se doit. Je vous suis redevable. Merci encore... mais je dois partir. J'ai un ami très cher à retrouver."

En disant cela, il se convainquit presque que son maître était bel et bien vivant, en bonne santé, et qu'il l'attendait. Sento poussa un soupir : ce n'était certainement pas le cas. Mais il gardait espoir.
Se tournant vers Dardalion, le jeune homme lui fit signe de choisir sa voie : soit il restait avec les deux autres, soit il partait avec lui. Bien qu'il eut apprécié un allié, cela ne dérangeait pas trop Sento de voyager seul.

» Prêt à partir[Shagrat et Khordur attendus]