Réveille...

Allongée sur une pierre d'une couleur blanche éclatante, je dormais. Profondément. A la limite d'un coma. J'avais perdu toute notion de temps ainsi allongée. Peut-être me trouvai-je ici depuis des années ou peut-être seulement quelques secondes. Je n'en savais rien. Mon esprit était complètement vidé de toute pensées que ce soit. Je savais seulement que je me trouvai sur une froide pierre pure et blanche. Autour de moi scintillaient mille et une petites lumières blanchâtres... Voilà tout ce que je savais de mon sanctuaire. Je ne voyais plus loin que le bout de mon nez mais je sentais un doux vent enivrant caressait mon visage hors du commun. J'aurais bien voulu explorer cet étrange endroit. C'était même très important pour moi, à vrai dire. Car, je ne connaissais nullement cet endroit mais je m'y sentais comme chez moi. Comme si je pouvais toujours compter sur lui en cas de malaise. Un havre de paix?
J'avais par plusieurs fois tenter de me lever mais cela m'étais absolument impossible, malgré mes efforts. Et, pire encore, je voyais bien autour de moi, jusqu'à un certain point, comme assommée, mais mes yeux restaient clos. Or, il me paraissait assez saugrenu de se trouvait dans un endroit si étrange et en plus de pouvoir voir sans ouvrir le yeux. Ma vue était cependant très limitée, mais au fur et à mesure du temps que je passais dans cet endroit, ma vision se précisait. Je voyais à présent de petites sphères blanches voletaient devant moi, hors, au départ, je ne distinguais qu'un flou éclatant.
Ici, tout était silencieux, comme si le temps c'était arrêté. Le vent ambiant lui-même ne faisait aucun bruit. Moi-même étais muette à vrai dire. Aucun son ne pouvait sortir de ma bouche. Pas un bruit, ni rien ne pouvait nuire à la pureté et à la paisiblement de ce lieu.

Lorsque, soudain, le sol parfaitement plat fût secoué d'une puissante secousse et un bruit semblable à un éclat de tonnerre cassa littéralement mon étrange Paradis.
Immédiatement, mes yeux s'ouvrir sous le choc pour admirer...

Un chaos total.

Tout autour de moi était parfaitement noir. Je ne distinguai rien, absolument rien. Le néant total. De la plus pure lumière j'étais passé à une obscurité total, ce qui était tout aussi déstabilisant. Je m'interrogeais mentalement sur les raisons de ce retour dans le noir absolu, vision à laquelle j'étais habituée. Soudainement, je ressentis de nouveau une secousse. Intriguée et assez terrorisée par cette nouveau tremblement, je parvins à tourner la tête. Je fus alors éblouie par un soleil rose-orange s'embrasant.
Un coucher de soleil? Mais où donc me trouvai-je?!!
Je voulus reculer davantage, histoire de comprendre pour de bon où je pouvais bien me trouver, à présent. Mais, à ma plus grande stupeur, quelque chose m'empêchait de bouger. Quoi donc? Je n'avais jamais ressentis cela, avant...
Voyant qu'on m'immobilisait, je bougeais une main hésitante et palpais le vide jusqu'à rencontrer... Une autre Main.

Oh...

Nouvelle secousse, je manquais de bondir sur plusieurs mètres de hauteur. Heureusement, ou pas, je m'étais agrippée à la main que j'avais trouvé et une autre main inconnue m'avais serré contre quelque chose de dure. Cette fois-ci, plus rien n'allait ensemble. C'est alors que je me rendis compte que je me trouvais sur le dos d'un cheval galopant! Mais.. Où étais passé mon Havre?
En baissant les yeux, je remarquais que les sabots du coursier heurtaient un sol sableux et rocailleux. Ah! Mais je ne connaissais pas non plus cet endroit!

Soudain, je me rappelais qu'un bras ceinturé ma taille, m'aidant à tenir sur la selle su cheval. Craintive, je levais mes regard éblouissant vers le ciel et découvrit avec stupeur un elfe aux traits durcis par la fatigue. Je hoquetai, je n'eus pas besoin de le sonder pour me rendre compte qu'une force maléfique l'habitait. Pétrifiée, je me rendis compte qu'il n'avait pas remarqué mon réveil. Par réflexe, je tentais de me servir de mes immenses ailes mais ma volonté restait nulle, je n'avais pas envie de bouger. Mais Pourquoi?

Pétrifiée, je blotti discrètement mon visage dans le torse de l'elfe blond. Je réfléchis. J'étais passée d'une endroit de pure lumière à un néant total puis m'étais retrouvée dans les bras d'un elfe sombre. Sois je parvenais inconsciemment à changer d'endroit instantanément, sois mon esprit était bien plus complexe et puissant que je ne l'avais soupçonné. Je soufflais de lassitude, encore une fois, j'étais complètement perdue. Cependant, ce n'était pas tout à fait pareil qu'auparavant. Pas pareil du tout, même. Totalement différent. Pourquoi? Là était encore une autre question.
Puis, je pensais à ma Transformation: Quand avait-elle eut lieu? Pourquoi? Comment?
Ensuite vint mon dernier souvenir: La voix de ma créatrice. Et pourquoi donc l'avais-je entendu à ce moment précis? Avait-elle voulu me dire quelque chose?
Et finalement, qu'étais-je? Je n'étais pas plus avancée. Et que devais-je faire, à présent? Je n'en avais absolument aucune idée. Plus ma vie immortelle avançait, plus mon existence devenait complexe. Je ne comprenais Rien. Néant. Chaos. Seule face à moi-même: Image trouble.

Soudain, je laissais échappée une larme silencieuse et serrais malgré moi la main de l'homme qui me tenait contre lui. D'ailleurs, qui était-il? Silas. Il s'appelait Silas. Et? Et rien du tout, son esprit me restait clôt. Jamais un esprit ne s'était refusé à moi. Mais n'était-ce pas plutôt moi-même qui refusais de pénétrer ses pensées? Touchée, je levais mon regard triste et timide vers Silas, refusant néanmoins de lâcher sa main. Pour rien au monde je ne lâcherai sa main...

Silas arrivait alors en vue du principal port d'Umbar : il n'était plus très loin du but. Le Maître serait satisfait. Il s'apprêtait à forcer l'allure, poussant son cheval à bout, mais à la place, tira sur les rênes. Alors que l'elfe qu'il avait transporté se réveillait, Silas l'observa plus en détail : il ne comprenait pas d'où lui venait cette soudaine attirance pour cette fille, cette sensation de sensualité qu'il éprouvait dès qu'il la regardait. Presque à regret, il descendit de cheval, quelques centaines de mètres devant la ville, et, s'approchant d'un arbre, l'y déposa. Encore très peu réveillée, elle sembla le détailler, le sonder profondément, avant qu'il ne lâche sa main et s'en retourne vers son cheval : il ne devait pas s'encombrer pour son voyage...

Remontant à cheval, il se précipita vers la ville, talonnant sa monture...

Je ne bronchai même pas lorsque Silas me déposa dans l'arbre. Toujours épuisée, je n'avais ni la force de lui demander ce qu'il fabriquait, ni de m'accrocher à lui. Le contact de l'arbre de rappela ma vie à Fangorn. En ces instants, elle me semblait à des millions d'années lumière. J'avais parcouru tant de chemin depuis ce temps-là.
Ce ne fut que lorsque Silas lâcha ma main que je gémis pour moi-même. Plus rien ne me relier au monde réel. Je n'avais plus aucune raison de rester. Il m'abandonnait lâchement, alors que je ne savais même pas où je me trouvais. Je m'éloignais lentement, vers le sommet de l'arbre et enroulais mes longues ailes autour de ma taille, vidant mon esprit de toutes mes pensées. Il était inutile que je réfléchisse, à présent. Sous ce soleil, je me vivrai pas longtemps. Etait-ce là son but? Je soupirai. Si là était son but, il allait réussir.
Me déployant de tout mon long sur ma branche, je regardai fuser les dernière lueurs du jour. J'attendrai ici. Sans bouger.

Epuisée, je m'assis contre un arbre. Je soupirai. Mais comment-allai-je pouvoir me sortir de cette Impasse? Depuis des jours, je ne parvenais plus à dormir, ma tête me faisais trop souffrir. Mon teint pâle était devenu fantomatique, en Umbar, tout de même. Pourtant, je marchai en plein soleil depuis des jours et des jours et pourtant, je ne reprenais aucune couleur. Il n'y avait rien à faire, plus le temps passait plus je me sentais mal. Et rien n'y faisait. Je devais trouver ce que m'avais dis mon ami. Et Vite. Comment tiendrai-je autrement? j'allai mourir d'épuisement. D'ailleurs, en temps normal, je serais déjà morte de fatigue, mais je résistais comme j'avais résisté lorsque ma mère m'avais abandonné. Etant moi-même un Miracle, je pouvais peut-être tenir encore un moment. Mais cela m'étais égal. Devoir à nouveau changer d'esprit me pétrifié, c'est pourquoi je jetais toutes mes forces dans la bataille m'opposant à l'entité démoniaque qu'étais mon père. Et je survivais, tant bien que mal, mais je survivais.
Je secouai mes longs cheveux éclatants et enfouissais ma tête dans mes mains blanches. Fraîches, mes mains firent un bien fou à ma tête en feu.

Soudain, j'entendis un léger bruissement venant d'au dessus de ma tête. Je fronçai les sourcils, inquiète. La dernière fois que j'avais entendu un craquement au dessus de ma tête, un énorme poutre de bois était venu fracasser la tête d'un jeune homme. Pourtant, j'étais bien moi-même, bien consciente, je n'avais rien demandé... Intriguée, je bondis dans l'arbre telle une lionne. Mais rien ne se trouvait là. tiens, voilà que j'entendais des bruts, à présent. Alors que j'allais descendre, je remarquai que quelques chose de blancs, des plumes, tombaient du haut de l'arbre. Etrange. Un oiseau gigantesque et blanc en près d'Umbar... Vigilante, je grimpais vers le sommet de l'arbre et chercher de mes yeux dorés, quelque chose... Oh!!

Allongée sur une branche, pâle comme la mort, une... une... Qu'était exactement cette créature, d'abord? Une femme, grande, svelte, blonde, très belle aux yeux clos semblait dormir profondément, à la limite du coma. Et chose incroyable, deux énormes et gracieuses ailes ornaient son dos. Je réprimais un cri. Mais que fabriquait cette créature ici? Estomaquée par sa pâleur et les gouttes de sueur perlant le front de l'ange, je tentais de la réveiller mais rien ne se produit lorsque je passais ma main glacée sur le front de la créature. Je serrais très fort le médaillon, ce n'était pas le moment que mon géniteur prenne place en moi. Les yeux écarquillés, je remarquai que malgré la chaleur qu'il faisait, elle était glacée. Tout comme moi, mais chez moi, la froideur était naturelle. Elle devait être depuis des jour au sommet de cet arbre... Je soufflai un bon coup, je ne pouvais pas laisser cette jeune femme ici, elle mourrait.
Et pourtant, je risquai de lui faire du mal si mon père me rattrapai. Mais j'étais capable de le repousser. Je le sentais. A présent, je me sentais capable de tenir encore un moment sans son intrusion.

Je tirai l'être étonnamment léger et traînais la demoiselle jusqu'à mon coursier. Là, je défis ma cape et la lui accrochais, de façon à masquer ses immenses ailes...

[Bilan: Ailée est maintenant avec Ehlara, inconsciente mais bien vivante]