Repérage des lieux

Après avoir observé les deux premiers niveaux de Minas Tirith, Dakeyras et Danyal arrêtèrent leur marche au troisième niveau. Il pouvait convenir, oui, il serait parfait même. De nombreuses habitations, plus ou moins riches, de possibles clients et de nombreuses boutiques.

Danyal était rentrée dans une auberge pour prendre un bain, tandis que Dakeyras scrutait les moindres ruelles sombres du niveau. Il devait connaitre le terrain par coeur pour exercer correctement son métier.

Il finit par revenir dans l'auberge où était sa petite soeur, il remarqua un grand homme semblant plus être un colosse qu'un humain. Il était barbu et ressemblait à un ours, aussi Dakeyras s'approcha de lui :

"Salut l'ami. Tu me sembles plutôt balèze, ça te dirait un boulot bien payé ?"

Maître du Jeu Nombre de messages : 2756 Date d'inscription : 18/10/2008

A première vue, cet homme ne semblait pas être de Minas Tirith. En effet, il jurait avec le reste de la ville et des habitants, parlait bien différemment, s'habillait de manière bien distincte et une énorme hache l'accompagnait dans tous ses trajets. Il était seul et tout le reste de son apparence faisait penser de lui qu'il était solitaire, n'aimant que peu la compagnie des autres. Il ne se plaisait certes pas dans la capitale du Gondor, cela se lisait dans ses yeux, et il désirait sûrement finir sa chope de bière naine au plus vite avant de quitter Minas Tirith. Dakeyras l'avait cependant repéré très rapidement. C'était le genre d'homme qu'il lui fallait, peu discret, certes, mais qui au moins n'attirerait pas l'attention bêtement sur lui : les gens préféraient sans conteste l'ignorait que le fréquenter, ce que le bûcheron (car c'était là son métier) n'aurait en aucun tolérer de la part de ces habitants plus efféminés et certaines fois snobs que les gens de la campagne.

Quand Dakeyras lui fit sa proposition, le gondorien le regarda droit dans les yeux. Une fureur sauvage y luisait, ce qui n'était pas le cas de Dakeyras, qui restait le plus impassible possible devant l'expression bestiale de son interlocuteur (qui n'avait toujours pas dit un mot). Quelques instants s'écoulèrent pendant lesquels les deux hommes se jaugeaient. Ils se rendirent compte qu'aucun n'était réellement meilleur que l'autre, du moins à première vue et une sorte de respect s'étala sur le faciès du bûcheron qui répondit :

"Tout ça dépend de toi l'ami. Je ne cherche pas de boulot et je gagne ma vie moi-même. Accouche et on verra après si ce que tu me proposes est digne d'intérêt."

Durant ces moments silencieux, Dakeyras avait compris que l'homme estimait sa force mentale ou tout autre caractère du genre. L'assassin ne baissa pas le regard et reste impassible. Le géant, après quelques instants, se décida à ouvrir la bouche pour répondre à son interlocuteur. Il plaisait vraiment à Dakeyras, aussi ce dernier posa un coude sur le comptoir, se relâcha quelque peu et sourit au Hacheur.

Le contraste entre les deux hommes était flagrant : l'un était mince, de taille respectable et avait toute la vie devant lui, l'autre était gigantesque, taillé tel un véritable colosse et avait largement passé la trentaine.

Dakeyras lui répondit presque aussitôt :

"Et bien voilà. Disons que mon travail n'est pas très populaire mais il est utile et nombre de gens peuvent avoir besoin de nos services. Tu gagnerais un pourcentage de chaque prime et tu serais logé et nourri gratuitement. Tes tâches seront variées et tu pourras faire usage de tes .... talents physiques."

Jusque là, Dakeyras ne faisait que tourner autour du pot pour voir comment réagirait son possible futur coéquipier. Il se méfiait tout de même du géant ; un crochet du droit pouvait vite arriver et sa lame secrète était prête, au cas où.

"Je suis Assassin et je suis sur le point de créer une Confrérie..."

Dakeyras regarda alors droit dans les yeux le géant pour essayer de lire son sentiment sur les traits de son visage.

"...et dont je voudrais que tu fasses partie l'ami."

Maître du Jeu Nombre de messages : 2756 Date d'inscription : 18/10/2008

Le bûcheron ne bronchait toujours pas. Le fait de se voir proposer un travail normalement relégué à des sous-fifres, à des gens dans le besoin, pouvait être une insulte pour beaucoup de monde mais cela ne semblait pas gêner le colosse. Il ne haussa même pas un sourcil et ne laissa rien transparaître. Dakeyras comprit alors qu'il avait affaire à quelqu'un dénué de sentiments, du moins, qui saurait garder son sang-froid. Plus il le découvrait, plus il sentait qu'il aurait besoin de lui mais qu'en même temps ce serait un adversaire capable de le renverser. Pourtant, même si la nature avait bien fournit en muscle le Hacheur, il ne semblait pas extrèmement malin ni rusé. Il n'exécuterait pas les ordres à la lettre et essayerait de savoir quelle était la raison de telles propositions si on lui disait de tuer à coup sûr, mais sinon ce ne serait que de simples formalités pour s'assurer qu'il ne tue pas n'importe qui. Le bûcheron répondit de sa voix rauque et grave :

"Je marche avec toi l'ami mais à deux conditions. D'abord, tu ne hurleras pas mon nom sur les toits, tu ne diras pas que je travaille pour toi. Pour que tu puisse m'appelais, tu me surnommeras le Hacheur. Ensuite, je ne tue pas sur commande. Je ne ferais ton sale boulot que si ça en vaut la peine. Et surtout, le moindre faux pas, si tu essayes de me poignarder dans le dos ou de faire autre chose de lâche contre moi, couic !"

Le message était accompagné d'un mime : le Hacheur passait son doigt sous sa gorge comme s'il s'agissait d'un poignard...

Asäeron venait d'arriver à la splendide Cité Blanche, dont il avait si souvent entendu parler. Avant d'y entrer, il se permit de s'attarder quelques minutes pour contempler cette merveille d'architecture. En entrant, il constata que les rues étaient bondées, et assez étroites... Il se dépêcha alors de laisser son cheval à l'écurie, non loin de la porte, en faisant bien comprendre que s'il ne le retrouvait pas lorsque qu'il reviendrait, le garde allait en prendre pour son grade.
Passé cet épisode, il se lança dans la foule, encapuchonné bien évidemment. Il avançait lentement, en regardant quasiment tout, et quasiment tout le monde. Qu'est-ce qu'il pourrait trouver de bien intéressant ici, il n'en savait encore rien... Bien que sur le tas d'hommes qu'il croisait, il était persuadé que certains auraient eu besoin de ses services.

Pas à pas, il se trouva monté au troisième niveau de la cité. En observant les gens peuplant cet échelon, il conclut que plus irait haut, et plus il trouverait de gens nobles et riches... Du moins, comparé à ce qu'il avait remarqué sur les premières hauteurs. Les habitants étaient un peu mieux vêtus, et les ruelles empestaient un peu moins.
Alors qu'il continuait son ascension, Asäeron aperçut un homme tout de blanc habillé, qui rentrait dans une ruelle... ressortait... rentrait dans une autre, et ainsi de suite... Trouvant ça louche, il ralentit le pas, et décida d'entrer dans la taverne où était revenu cet homme après avoir fait son tour.

Pensant également qu'un petit rafraîchissement était bienvenu, il finit par bénir l'idée qu'il a eue de suivre l'homme en blanc. Il entra donc dans l'auberge, observant rapidement l'état des lieux ainsi que les individus présents. Il alla au comptoir demander un pichet d'eau bien fraîche, et s'installa dans un coin d'où il pouvait voir tout le monde, non loin du tout-blanc et du barbu qu'il avait pour interlocuteur, apparemment.
Ayant raté le majeure partie de la conversation, il put comprendre en entendant les derniers mots du "Hacheur" qu'il s'agissait d'affaires intéressantes, honnêtes ou non.
Sirotant son eau en veillant à rester anonyme sous sa capuche, Asäeron examinait les deux sujets de son écoute...

Aux paroles du Géant, Dakeyras ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire. La franchise de cet homme n'avait apparemment aucune limite et il savait se faire comprendre.... avec des mots simples. L'Assassin observa un instant le colosse puis répliqua sans broncher :

"Qui te dit que je te demanderai forcément de prendre une vie ? Il y a bien d'autres tâches intéressantes dans ce genre de travail, crois-moi. Ensuite, comment pourrais-je hurler ton nom puisque je ne le connais pas ? Mais cela, je n'en ai cure, "Hacheur" suffira amplement et je trouverai surement d'autres noms desquels t'affubler plus tard."

Malgré son rang d'Assassin, Dakeyras avait été bien élevé et cela s'en ressentait dans ses formules de phrase et son vocabulaire.

"Et au fait, tu as beau faire deux fois mon poids, tes menaces ne m'effraient pas. Mais j'en prends note malgré tout."

Puis Dakeyras tendit sa main vers le Hacheur comme validation du "pacte" entre eux. Et depuis quelques minutes, le Numénoréen avait l'étrange sensation d'être observé...

Maître du Jeu Nombre de messages : 2756 Date d'inscription : 18/10/2008

Le bûcheron serra vigoureusement la main tendue vers lui avant de quitter l'auberge. Dakeyras ne le suivit pas de suite et observa les gens autour de lui...

Je vous laisse continuer entre vous !

Alors que le "Hacheur" sortait, Asäeron se demandait pourquoi l'autre homme restait sans bouger... Baissant un peu la tête, l'ombre de sa capuche avait l'air de se diriger sur le sol, ainsi on ne pourrait pas croire qu'il regardait quelqu'un fixement.

Prenant le silence qui suivit pour réfléchir, il déduit des paroles du tout-blanc que c'était un homme extrêmement sûr de lui, ou alors il bluffait parfaitement bien. On voyait par son langage qu'il était cultivé, et peut-être était-ce même un homme assez imposant de ce monde.

Quoi qu'il en soit, Asäeron n'en avait jamais entendu parler ! Bien qu'il n'ait jamais entendu parler de grand monde, tout bien réfléchi... Enfin, cet homme avait l'air de mijoter quelque chose. Et pas forcément tuer, apparemment...

Asäeron conclut qu'il devait continuer à s'intéresser à cet individu assez étrange. Il finit son pichet d'eau, le rapporta sur le comptoir et s'apprêtait à sortir en se disant qu'il resterait dans le coin pour voir ce que ferait celui qui a attiré son attention...

Durant un moment, Dakeyras resta là à ne rien faire, sans bouger. Il pensait ou peut-être avait-il l'esprit ailleurs, nul n'aurait pu le savoir. Après quelques instants, il se mit enfin à marcher, il prenait la direction de la sortie et se trouvait juste derrière un homme de taille assez grande et de belle carrure.

Sans mot dire, il le suivit jusque dehors puis le saisit par l'épaule et le plaqua contre le mur de l'auberge. Seules ses lèvres et le bas de son visage étaient visibles :

"Pourquoi m'espionnais-tu dans cette auberge ? Que cherches-tu ? Réponds vite et clairement, je te le conseille."

L'espace d'un instant, Asäeron fut surpris par l'élan qui l'avait plaqué contre le mur... Puis il esquissa un sourire quelques secondes après, en entendant la question. Il prit le temps d'y répondre calmement...

-Alors... Chaque chose en son temps... Déjà pourquoi... Je marchais dans ces rues et je t'ai vu traversé chaque ruelle une par une, en ayant l'air de chercher quelque chose... Ca m'a intrigué, voilà tout. Ce que je cherche, ensuite... Eh bien pas grand chose, si ce ne sont quelques occupations intéressantes.

Asäeron avait parlé franchement, sans cacher son jeu, et il espérait que le tout-blanc l'avait vu, sinon il avait bien peur que ça finisse mal... Néanmoins, il fut plus ou moins content que l'homme ait remarqué qu'il "l'espionnait", entre guillemets...

"Alors tu cherches des occupations intéressantes ?"

Dakeyras relâcha son emprise sur le mercenaire puis continua :

"Si cela t'intéresse, j'aurais peut-être un poste à te proposer. D'après tes vetements, tu ne me sembles pas être soldat mais plutot un quelconque voyageur.... armé."

Dakeyras sourit puis posa ses mains sur ses hanches, il s'appuya sur sa jambe gauche et reprit :

"Bien payé, enfin après ça dépend des demandes bien sûr. Je te propose d'être un mercenaire à ma solde et celle de ma Confrérie."

Asäeron se permit de sourire en entendant qu'il serait bien payé, ce qu'il espérait bien entendu... Enfin, l'homme qui se tenait en face de lui avait l'air tout de même assez réglo...

-Eh bien... A première vue, je ne dirais pas non. Mais évidemment, il va y avoir quelques conditions. Je ne te répèterais pas ce qu'a dit l'espèce de brute qui était dans la taverne, ça tombe sous le sens, n'est-ce pas ?

Il s'arrêta quelques secondes, et paraissait regarder le ciel en réfléchissant. Apparemment, le tout-blanc le considérait comme quelqu'un dont il pouvait avoir besoin. Cela voulait dire qu'Asäeron en imposait assez... Il n'y avait plus que les mots pour finir le travail, et mieux valait en savoir plus avant de s'engager. Il fallait paraître plus que ce que l'on était...

-Déjà, sache que je ne fais pas n'importe quoi pour n'importe quelles raisons. Si tu me donnes quelque chose à faire, j'aimerais savoir pourquoi. Ca ne veut pas dire que je ne ferais pas ce que tu me dicteras, mais en tant que mercenaire, on a parfaitement le droit de choisir... Et puis tu me parles d'une Confrérie... Qu'est-ce que c'est au juste ?

"La Confrérie du Soleil Noir."

Dakeyras fixa dans les yeux Asaëron et garda un visage grave. Il croisa les bras et continua :

"Une organisation regroupant en son sein des mercenaires, voleurs, assassins dignes de confiance, de Ma confiance et qui pourront avoir une certaine influence sur ce monde."

L'Assassin marqua une pause et tendit à nouveau sa main vers le mercenaire :

"Dakeyras tel est mon nom mais le Monde m'a trouvé nombre d'autres noms. Certains stupides, d'autres plus proches de la vérité. Si tu ne dois en retenir qu'un ce sera le Vôleur d'Âmes. Ne m'appelle jamais par mon vrai nom en présence d'un étranger à la Guilde."

Puis Dakeyras invita Asaeron à le suivre à travers les ruelles de la Cité Blanche, le "Tout-Blanc" en profita pour en dire davantage à son nouvel associé :

"Avant tout, saches que tu devras être fidèle à la Confrérie si tu soufaites y rester et pourquoi pas gagner des échelons. Avec toi, nous sommes à présent quatre parmi le Soleil Noir. J'en suis bien entendu le Leader et la voix, il y a donc également la grosse brute que tu as vu avec moi dans l'auberge, ainsi qu'une jeune fille dont je préfère taire le nom par souci de sécurité envers elle."

A ces mots, il s'arrêta net et se tourna vers Asaeron :

"Je préfère te prévenir tout de suite : n'essaie même pas de la toucher ou tu le regretteras."

Puis ils reprirent leur route, Dakeyras faisant comme si sa dernière phrase n'avait jamais été prononcé.

"Parmi nos attributions, l'Assassinat y figure bien sûr mais aussi le Vol, la recherche d'informations ainsi que toute autre tâche qui nous permettrait de nous faire un nom dans le milieu et de l'argent bien entendu."

Ils s'arrêtèrent enfin devant une vieille batisse, presque un taudis. Dakeyras se mit devant la porte et frappa trois coups. Une voix se fit entendre à l'intérieur :

"Qui est-ce ?"

"Le Loup qui rentre dans sa tanière." répondit Dakeyras.

"Et qu'y cherche-t-il ?" lui demanda la voix.

"Le calme et la solicitude." ajouta l'Assassin.

Quelques instants après la porte s'ouvrit de moitié et Dakeyras s'adressa à Asaeron avant de s'y engouffrer.

"En entrant ici, tu devras tout oublier de ce que tu y auras vue en ressortant."

Une fois à l'intérieur, le mercenaire put observer la pièce dans laquelle il venait de mettre les pieds : une salle de taille modeste, avec une table de bois, cinq chaises du même matériau. Il y avait au fond un vieux comptoir avec un aussi vieux miroir accroché derrière. Quelques meubles étaient là pour compléter le tableau.
Asaeron put également se rendre compte qu'une jeune personne était là, entre lui et Dakeyras. Une belle jeune femme, brune aux cheveux longs et aux yeux bleus et même s'il n'en était pas sûr, il pouvait voir que certains traits de l'Assassin étaient également sur le visage de cette jolie brune...

Asäeron écouta Dakeyras tout du long, en le suivant silencieusement. Prenant chaques paroles avec des pincettes, le nouveau membre de la dite Confrérie constata qu'il avait à faire avec un homme intelligent et qui savait de quoi il parlait... En tout cas c'est l'impression générale qu'il faisait ressortir.

Il eût du mal à l'admettre lui-même, mais Asäeron était assez content d'avoir rencontrer une telle personne. Déjà parce qu'il avait l'air informé, contrairement au mercenaire, il avait l'air de connaître les têtes couronnées de ce monde, et par-dessus tout, il avait l'air ambitieux.

Enfin... Mieux ne valait pas s'emballer tout de suite. Asäeron retint chaques phrases de l'assassin, et surtout l'espèce de "passe" pour rentrer dans le vieux taudis.

En entrant, il ne remarqua rien de bien remarquable, si ce n'est la jeune femme... Il l'observa quelques secondes, littéralement touché par sa beauté, avant de se décapuchonner, laissant apparaître son visage pour la première fois depuis qu'il avait quitté sa famille, et de lui dire un petit "Bonjour". Il se rappela la phrase de Dakeyras aussitôt, et préféra reporter son attention sur ce dernier.

-Euhm... J'aime bien ta façon de parler et de penser, et tu peux me considérer comme tien à partir de ce moment.

Alors qu'Asaeron lui parlait, Dakeyras avait donné un léger baiser sur le front de la fille et s'était assis négligemment sur une des chaises de bois. Il appuya son coude sur la table et reposa sa tête sur sa main. L'Assassin écouta le mercenaire puis eut à nouveau un sourire en coin.

"Parfait ! Tu veux boire quelque chose ? Vin, liqueur, bière ou autre chose ? On a pas mal de choses en magasin."

Dakeyras n'eut pas le temps d'en dire davantage, la belle jeune femme lui coupa la parole.

Elle regarda de ses beaux yeux l'homme qu'avait ramené Dakeyras et avec un plaisir non dissimulé, elle lui dit :

"Bienvenue mon beau. Dakeyras ne t'a sûrement pas dit grand chose à mon sujet. Je suis Danyal, sa petite soeur. Il me couve sans cesse, il a peur qu'on s'en prenne à moi. Quelle idée ! N'est-ce pas ?"

L'Assassin avait maintenant un sourire mauvais. Sa soeur agissait parfois comme une enfant à ses yeux et là, ça ne lui plaisait vraiment pas.

"J'espère que nous ferons plus ample connaissance plus tard, beau brun. Tu m'as l'air plutôt bien doté..."

"Danyal, ça suffit." dit Dakeyras sur un ton beaucoup plus fort.

Si l'on ne s'y attendait pas, le changement de ton de Dakeyras pouvait surprendre.
Danyal, contente d'avoir enragé son frère, fit demi-tour et se dirigea tout en se dandinant de façon sensuelle vers la grille menant vers une cour intérieur. Elle l'ouvrit et la referma derrière elle.

"Elle m'agace quand elle est ainsi. Bref si tu ne veux pas boire, je peux te faire visiter. Tu as des questions ?"

Alors qu'il allait dire qu'il ne voulait rien boire, il se retourna vers la jeune femme qui venait de prendre la parole. Il se tut et écouta, puis, effectivement, fut très surpris par l'énervement soudain de Dakeyras. Néanmoins... Il restait troublé par Danyal, il n'avait jamais eu l'occasion de cotoyer d'aussi belle femme, et son comportement l'avait un peu choqué. Enfin, il n'avait pas imaginé un tel caractère...
La regardant s'éloigner, il reprit vite ses esprits et se reconcentra.

-Euh... Non, non, ça va merci... J'ai pas très soif... J'ai des questions, oui, c'est un fait. Mais elles ne risquent pas trop de te plaire alors on verra... plus tard. S'il y a autre chose à voir que cette pièce, je veux bien faire le tour de la baraque...

Le fait que Dakeyras couve ainsi sa soeur signifiait quelque chose... Outre le fait qu'ils soient étroitement liés bien entendu. Du moins c'est ce que pensait Asäeron. Et le caractère de la jeune fille est aussi étrange... Il faudrait qu'il en sache un peu plus sur eux pour commencer... Enfin chaque chose en son temps. Les informations viendront au fur et à mesure, mais il valait mieux rester sur ses gardes tant qu'il ne connaissait pas vraiment ses "compagnons".
Ainsi, il parut un peu perplexe en faisant quelques pas, donnant l'air d'examiner les lieux...

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