Retour victorieux (seigneurs d'Umbar demandés)

Des semaines s'étaient écoulées depuis le départ incertain de la flotte corsaire, et depuis nombres d'évènements ont boulversé l'histoire. La stratégie des 3 seigneurs avaient abouti à un succès total; Umbar assistait désormais à l'apogée de sa gloire et de sa puissance. Enfin les corsaires pouvaient s'affirmer comme les plus grandes terreurs des océans, possédant la plus grand puissance maritime de la Terre du Milieu. La domination des mers leur appartenaient au détriment du Gondor, et plus que jamais Umbar se sentait invincible.

Les voiles noires revinrent en milieu de journée alors que Danakil et ses soldats se regroupèrent sur le port, pour les incroyables festivités bien méritées. Au loin déjà les marins à bord des vaisseaux chantaient leur victoire, mais Dalamyr essaya de rester concentré sur ce qui restait encore à faire là-bas sur la terre-ferme. On ne remarqua que peu de villageois sur les quais, beaucoup étaient réticent à l'idée de remplacer un despote par un autre, mais néanmoins l'ambiance était réservée à la fête. Les bâteaux accostèrent et Dalamyr pouvait entendre son nom scandé sur les docks, et il réalisa que le couronnement ne tarderai pas. Des milliers d'esclaves furent débarqués des vaisseaux sous escorte, et emmenés dans la ville tandis qu'une partie du butin fut distribuée à l'équipage.

Son fidèle second Danakil sorti de la foule. Le bougre posa une main amicale sur l'épaule, et un sourire s'empara de son visage, avec une courrone qui lui était familière. Celle-ci était faites de mithril et recouverte de splendides diamants, il l'avait trouvée par hasard lors de sa première rencontre avec l'ex-roi...
Le symbole royal enfin posé sur sa tête, des hurlements de joie se firent retentir; le plus éminent des amiraux devint roi.

Au moment où la couronne ceignait le front de son Seigneur, Daska libéra toute sa joie, poussant ses hommes vénérer ce nouveau souverain, un souverain attendu depuis longtemps, un souverain qui mènerait une nation méritante et destinée à diriger les côtes, et pourquoi pas, les terres...
Son nom fut scandé. Qu'il y eût un roi avant lui semblait illusoire, et cette fête se déroula comme dans un rêve, l'or et le vin étincelaient et semblaient illimités, les victuailles abondaient et par dessus tout, la main d'œuvre allait affluer. Au milieu de ces réjouissances, Daska tira son prisonniers à la lumière du jour. Il l'emmena sous escorte et le fit installer à sa table, pour qu'il profite aussi de la fête.
"_ Seigneur Vynean, soyez heureux d'assister au triomphe de l'Amiral, que dis-je, du Roi Dalamyr. J'ai jurer que vous soyez bien traité, alors, allez-y, servez-vous parmi tous ces mets et ces boissons. Cependant, ne pensez même pas à vous enfuir...L'alcool nous rendrais plus dangereux encore que sur un champs de bataille envers-vous..."
Le laissant sous la surveillance de son frère, il partit faire ses félicitations au nouveau maître des lieux. Devant le trône d'or et d'argent, il s'inclina pour la première fois de sa vie car tant de gloire l'auréolait qu'on ne pouvait que baisser le regard...

Dans la foule se trouvait une jeune femme à la peau matte, vêtue à la manière d'un capitaine des corsaires. Mais elle ne partageait nullement la joie de ses compatriotes.

Tout d'abord, Kentarione aimait beaucoup l'ancien roi : c'était une des seules personnes auxquelles elle avait prêté allégeance et ne l'avait jamais regretté. Ensuite, l'Amiral Dalamyr (car pour elle il n'avait rien d'un roi) ne lui plaisait pas du tout, sans qu'elle puisse exactement dire pourquoi. Bien sûr, c'était un traître, mais il ne lui avait jamais beaucoup plu auparavant.
Et elle n'allait certainement pas saluer cet être abject, tellement gonflé d'orgueil sur son trône qu'il semblait prêt à exploser !
Kentarione pensa un moment à lui dire ses quatre vérités et face, là, au milieu de la foule, mais c'était trop risqué. Dalamyr avait des partisans, comme le seingneur Daska, qui n'hésiteraient pas à la mettre en pièces. Daska qui l'avait bien déçue en s'inclinant ainsi... Heureusement qu'il avait vaincu le petit général gondorien, sinon il n'aurait pas eu la moindre gloire ! Après tout, il avait quand même raté la bataille de Pelargir...

Kentarione resta longtemps dans son coin, adossée contre un mur à grignoter et lancer des regards méprisants aux partisans des Dalamyr ou aux hommes ivres qui l'approchaient de trop près. Elle avisa soudain un jeune homme, non loin. Il n'était pas d'Umbar. En l'examinant plus attentivement, elle remarqua que le frère de Daska le surveillait. Il s'agissait donc d'un otage...
D'un mouvement souple, la jeune femme se leva, un sourire mauvais sur le visage. Si ce gamin était vraiment celui qu'elle pensait, elle allait bien s'amuser...

Il la vit arriver de loin et ne la quitta plus un instant des ses yeux bleus. Kentarione se plaça devant lui, les mains sur les hanches. Il soutint son regard sans ciller.

"Alors c'est toi le petit Vynean, qui a cru pouvoir nous contenir à Pelargir ? Tu ne manques pas de courage... mais tu es si naïf ! Et bien trop tendre... Tu n'arriveras jamais à rien de cette manière. Oui, Vynean de Pelargir, j'ai entendu parler de toi... de ta défaite contre Daska surtout ! Raconte-moi donc votre combat."

Il ne répondit pas mais ses yeux lancèrent des éclairs. Kentarione se moqua encore de lui, mais il resta muet. Furieuse la jeune femme lui donna un violement coup de pied dans la ventre. Vynean tomba à terre. Il n'ouvrit la bouche que pour gémir de douleur
De nouveau, la jeune femme le frappa, plusieurs fois. Du sang coulait de la bouche de l'otage, mais elle continua à le battre. C'était un des défauts de Kentarione : elle était colérique. Et le jeune Vynean venait d'en faire la douloureuse expérience...

Aveuglée par sa colère, la nouvelle promue ne vit pas le poing s'abattre sur sa nuque, la faisant s'étaler parmi les plats, les boissons et les convives. Daska était intervenu et la fusillait du regard. Il l'attrapa encore toute étonnée par le col et mit son visage à quelques centimètres du sien.
"_Si la fête ne vous plaît guère, demoiselle, allez passer vos nerfs ailleurs. Tant qu'il se trouvera en Umbar, cet homme est MON prisonnier et sous Ma responsabilité. J'espère que vous comprendrez vite..."
Il avisa alors un baquet d'eau et plongea la tête de la jeune femme dedans durant quelques secondes. Pas de morts durant un jour de fête, surtout pour un couronnement...
Il la laissa là, essoufflée et partit rejoindre Dalamyr et les autres Seigneurs.

Dalamyr ne pu s'empêcher de sourire lorsque Daska s'agenouilla: il n'avait pas l'habitude de telles révérances, mais essaya de rester le plus solennel que possible. Le Grand Amiral lui demanda de se relever mais il n'eut pas le temps de lui adresser la parôle que Poing d'Acier sortit précipitament de la pièce, apparement un problème mineur avec son prisonnier. Il profita de cette absence pour retrouver Edenne, qu'il n'avait pas encore revu depuis leur arrivée:

" Belle Edenne, vous avez lutté seule contre Dol Amroth avec beaucoup de courage, malgré l'absence de Beregund, et je tiens à vous féliciter pour..

C'est alors qu'il aperçu au travers d'une des fenêtres la correction infligée par Daska, et le regard meurtrier que Kentarione lui lança alors, puis se rendit compte qu'il avait interrompu sa conversation avec l'elfe:
" Je vous prie de m'excuser Edenne.. "

Puis Daska revint, il semblait quelque peu contrarié par le comportement de cette femme sur son prisonnier mais il essaya d'en faire abstraction. Dalamyr se rapprocha du général et lui murmura :
" Nous ferions mieux de nous méfier de certaines personnes "

Puis il recula d'un pas, son visage se décontracta et il cria à l'assemblée de poursuivre les festivités
Il se tint droit, et fixa Daska qui se tenait toujours face à lui:

" Vous m'avez prouver votre valeur et votre courage, Daska, ainsi qu'à Umbar tout entier! Et on ne peux nier votre envie de servir la nation. Alors, accepteriez-vous de devenir mon bras droit ? "

L'affaire avec Kentarione avait un peu échauffé Daska, de même que la boisson, mais il revint à un comportement plus calme près de Dalamyr .
"_Mon Seigneur, c'est un grand honneur, mais, avec tout le respect que je vous dois, cela ne sera pas possible. J'ai quelques projets pour le moment, et pas des moins surprenants. Vous ne serez pas déçus de mes actes si ils réussissent. Sur ce, je vous laisse à votre fête."

Il sortit et s'approcha de Danar.
"_Rassemble l'équipage du Ragnarok. Prend autant d'hommes que possibles.Je pars avec eux à Pelargir. Et amène le prisonnier. Toi, tu reste ici et tu rassemble les hommes."

Une heure plus tard, le vaisseau de guerre était paré, même si l'équipage tirait une drôle de tête de quitter si vite la fête et les voiles noires prirent la direction de Pelargir, Vynean encore une fois à son bord...

Le nouveau roi ne compris pas la réaction de Daska, de même que son départ précipité. Ce dont il était sûr c'est qu'il pouvait lui faire confiance, et malgré tout il avait hâte de recevoir quelques explications...
Il remarqua aussi que le gondorien parti avec eux, et là sa curiosité fit place à un visage anxieux.

Alors que la bâteau du général s'éloignait, la fête continua; les boissons coulaient à flot, les marins complètements saouls semblaient danser sur les tables. Umbar se portait au mieux.

Un ombre encapuchonnée s'était glissée sur le navire de Daska, à l'insu de l'équipage. Alors que la plupart des matelots dormaient, elle se glissa sur le pont.
Kentarione pensa d'abord a attaquer Daska dans son sommeil, mais ç'aurait été un victoire peu glorieuse. Elle aurait tout le temps de lui régler son compte... Elle hésita cependant devant sa cabine, puis finalement renonça. Elle y viendrait plus tard ; elle avait autre chose à faire.

La pirate descendit à pas lents dans la cale, souple et silencieuse comme un félin. Ses yeux dorés parcoururent l'espace plongé dans le noir et elle trouva bien vite ce qu'elle cherchait. Il était dans un recoin obscur, allongé sur une paillasse. Il semblait dormir. Kentarione s'approcha doucement de lui et s'agenouilla pour l'examiner de plus près.

Sa première pensée fut qu'il était extrêmement jeune : il devait avoir au plus dix-huit ans. Ses cheveux châtain clair étaient en désordre, sa bouche entrouverte encore tachée de sang. Il aurait pu être mort sans le mouvement lent qui soulement sa pointrine. La jeune femme se pencha encore un peu plus de lui, jusqu'à le toucher. Il avait de long cils bruns. Mais ce fut son visage qui la marqua le plus. Et ce qu'elle y lut.

L'innocence. Cela faisait tellement longtemps que Kentarione n'avait plus vu cela qu'elle mit du temps à comprendre. Oui, ce jeune homme était d'une innocence et d'une naïveté... presque enfantine ! N'avait-il pas cru vaincre les corsaires et Daska poing d'Acier à lui seul ?

Kentarione étouffa un rire... puis recula précipitemment : le prisonnier bougeait. Mais il ne se réveilla pas. Alors, la jeune pirate s'éloigna aussi discrètement qu'elle était venue.
En sortant de la cale, elle ne se rappelait plus ce qu'elle était venue faire. Pas grave...

Elle passa une nouvelle fois devant la cabine de Daska. Cette fois, elle ne se gêna pas : elle força la serrure et entra. La pièce était simple mais décorée avec goût. Le pirate avait déposé la plupart de ses affaires sur un coffre. Kentarione examina ses armes, en particulier le Faucheur, mortel. Elle pensa sérieusement à le lui voler, mais une telle arme ne passait pas inaperçue. Elle eut soudain un idée. Silencieuse, la jeune femme alla chercher un parchemin et de l'encre dans un tiroir et écrivit ce message à l'intention de Daska :

Mon cher Daska,

Ceci est un petit message pour te dire que je ne t'ai pas oublié et que je vais te faire payer cette insulte. Si j'étais toi, je serais extrêmement prudent... un accident est si vite arrivé. En espérant pouvoir en découdre très bientôt,

Kentarione

Kentarione s'empara du Faucheur et le planta dans sa lettre, de sorte que Daska puisse bien le voir. Ensuite, elle s'en fut sur la pointe de pieds et alla se cacher.

Sithis était lui aussi à la fête. Mais sur son visage, on ne lisait pas le joie, au contraire. Il paraissait impassible. Il avait observé Dalamyr et ses subordonnés pendant toute la fête, guettant les réactions de ses capitaines à son couronnement. Si dans l' ensemble, les seigneurs étaient contents, certains étaient plus nostalgiques, ou plus conscient du coup d' état. Pour lui, il vait son opinion fixée depuis longtemps.
Il alla parler à Dalamyr, vers la fin de la fête, il se plaça devant le roi et lui dit d' une voix neutre, comme si il parlait du temps qu' il faisait:
"Le bonjour, amiral. Je voulais juste vous dire que je cherchais des chefs talentueux d' Umbar pour être leur homme. Pouvez vous m' aider?"

Dalamyr restait songeur quand au départ de Daska, mais cela ne l'empêcha de profiter de la fête. Celle-ce se déroula sans aucun problème et les soldats qui ne s'étaient pas endormis sur les tables du banquet commencèrent à partir. Mais un homme vint le déranger dans ses songes; d'apparence solide et grand: un guerrier. Du moins c'est ce que Dalamyr cru sur le moment. Cet homme vint se placer en face et lui posa une question, sur un ton calme et posé. Le Grand Amiral l'écouta avec attention et lui répondit tout aussi promptement:

" Umbar aura toujours besoin de braves et loyaux guerriers, ce dont vous semblez avoir l'étoffe. "

Mais il se rendit compte d'une chose qu'il avait omi, et se ratrappa aussitôt:

" Pardonnez-moi mais je ne vous ai pas demandé votre nom.. "

"Il importe peu, mais je suis Galarg Sithis. Il n' empêche que vous n' avez répondu à ma question, amiral. Je cherche un bon chef, qui me dirige, de plus ou moins prêt, de plus ou moins haut. Je suis prêt a être matelot, comme capitaine, cuisinier, comme général. Du moment que le commandant est bon, moi, je le sert."

Dalamyr comprit que son interlocuteur souhaitait en venir au principal et qu'il n'était pas exigeant, aussi il n'insista pas plus longtemps:

" En ce cas, vous me servirez à partir de maintenant comme capitaine, et commanderez le vaisseau d'acier que je vous cède volontier. Mais bien entendu si vous désirez commander plus de voiles noires, vous devrez les acheter vous-mêmes. "

Ci-fait Dalamyr se retira dans ses appartements, où il récupéra ses forces perdues dans cette longue journée.

Mais avant de partir, Galrag lui dit:
"Hum... Hélas, je ne crois que je pourrais vous servir aussi directement, amiral. J' aurais bien sûr dû vous préciser que je voulais un chef en qui je puisse avoir confiance, quelqu' un qui mérite le respect et suscite l' admiration des fort. Cette personne devrait également ne pas être amitieuse bien au delà de ce qu' elle pourra jamais posséder, ni être fourbe ou sournoise. A la rigueur, j' aurais accepté un chef qui ne répondrait pas à 1 ou 2 critères, certainement pas un qui ne répond à aucun...
Sur ce, je vous laisse, Daska est déjà assez peu subtil pour être votre fidèle second, car il obéirait sans réfléchir au moindre de vos ordres, et mourrait plutôt que vous désobéir.
Considérez que je décline votre proposition. Refaites votre proposition un autre jour à Daska, il acceptera. N' ayez pas trop la grosse tête en attendant, amiral: "Le sang n' apporte que le sang". Pour être le véritable roi, il vous faudra plus que des rébéllions.
Quand à moi, je vais m' établir à Baldarum, où moi et mes vieux amis essairons de trouver le vrai nouveau roi d' Umbar, un roi digne de ce nom.
Salut, amiral."

Puis Galrag s' éloigna, laissant Dalamyr sur ces énigmatiques paroles.

Dalamyr qui se dirigeait vers le dehors se retourna aussitôt, surpris que Galarg lui réponde et encore plus de cette façon. Pour qui se prenait-il? Un simple présomptueux, pensa-t-il. Mais lorsque le guerrier évoqua:"Le sang n' apporte que le sang", le sien ne fit qu'un tour car il venait de comprendre à qui il avait affaire. Passer le discours, Dalamyr s'empressa de lui exprimer son bon sentiment, non sans une certaine ironie:

" Des parôles d'un traître et d'un faible, Galarg Sithis, rien de plus. Allez vous terrez où bon vous semble avec vos vieux amis, et priez pour ne pas recroiser mon chemin. Tu affirmes que je mérite pas le trône ? Et bien sâche que Kratos le valait encore moins, et que j'ai rendu service à la toute puissance d'Umbar en prenant sa place. "