L'Angmar! Ça par exemple! J'avais dûs m'égarer en suivant mon rêve... Comment pouvais-je, moi, Estrelya héraut de Manwë, me retrouvais en Angmar? L'Angmar, terre du mal, des Nazgûls. Laliarha semblait tout aussi stupéfaite que moi mais ses yeux lançaient des éclairs de reproche. Elle m'en voulait de l'avoir conduite ici, je le vis bien. Cependant, elle ne se permis par de commenter, l'enlèvement de mon cheval restait encore très frais dans ma mémoire et la biche le savait très bien. Le soir tombait alentour, nous ne devions pas rester dans les parages. Nous allions commencer à luire, comment mieux signaler notre venue? Pourtant, je ne ressentais pas le Mal présent dans les environs. Pas aussi intensément que j'aurais dûs le sentir si les Nazgûls s'étaient trouvés par ici. Aussi, je me demandais bien par quel miracle nous avions réussis à traverser la frontière sans nulle attaque... En y pensant bien, peut-être le Mal avait-il déserté les lieux. Mais pourquoi?
Soudain, une étrange vague de chaleur me submergea. De mieux en mieux. J'avançais de quelques pas et sentais la chaude présence s'intensifiait. Je n'avais jamais ressentis cela auparavant... Pourtant, j'avais rencontré un certain nombre de gens dans ma vie en Arda. Je fis signe à mon amie de me suivre tandis que je suivais l'étrange chaleur familière qui émanait d'un point au loin. Laliarha me suivit d'un pas traînant, peut-être avait-elle peur que je l'entraine encore vers d'étranges et inquiétants endroits. Cependant, mon amie fut obligée de me suivre puisque je piquai une accélération plus vite que la lumière. A quatre pattes, elle me rattrapa bien vite et me lança un regard interrogateur et éloquent. Par réflexe, je fermai mes pensées. Elle verrait bien. Et puis, il était hors de question qu'elle me double comme l'autre jour.
Nous courûmes donc un certain moment et, à mon plus grand dépit, le soir avait fait place à une nuit d'un noir d'encre. Nous nous mîmes à briller de nôtre habituelle et flagrante lumière bleu. Mon amie fût comme toujours heureuse de notre brillance, elle aimait tant se faire remarquer mais surtout, être mon semblable. Nous arrivâmes donc devant la forteresse, de plus en plus étrange. Laliarha amorça un mouvement de recul, craintive. Moi, je restais plantée devant la porte, fixant l'entrée de mes yeux violets. Je sentais des présences, des présences qui n'étaient pas celles des Nazgûls mais celles des Miens. Non pas des humains, ni des elfes, ni des nains, mais des êtres semblables à moi. Des Envoyés? Je hoquetai à cette idée. Mes frères, ici, en Angmar? Ceci voudrait donc dire que je n'avais pas eu d'hallucination en sentant le courant chaud émanant de la forteresse. Et cela expliquerait également, au passage, mon étrange rêve. Ainsi, je devais rejoindre mes semblables? Apparemment, telle était la volonté de Manwë. Mais qui retrouverai-je là-bas? Après tout, je ne connaissais pas toutes les puissances de Valinor de ce monde D'ailleurs, je n'en connaissais aucune. Soudain, une vague d'espoir me submergea. Peut-être Ailée se trouvait-elle en ces lieux. Je devais la retrouver, je la chercher depuis tant de temps. Je le savais amnésique et mon maître m'avais chargé de la retrouver. C'était important. Il était de mon devoir de l'aider, elle était ma soeur.
J'attendis donc, à la porte avec une angoisse croissante. Laliarha aussi était très inquiète. Elle piétinait le sol sur place, et il n'était pas difficile de savoir qu'elle aurait largement préféré se trouver en Arnor, tranquillement allongée sous un arbres...